Alors que le premier cas de la mutation Omicron de Covid-19 est signalé en France, le président du conseil scientifique français qui conseille le gouvernement a déclaré qu’il n’y avait pas de « solution miracle » pour faire face à la cinquième vague de coronavirus.
Le premier cas de personne infectée par le variant Omicron a été signalé en Ile-de-France le 2 décembre. Il s’agit d’un homme âgé de 50 à 60 ans, qui revenait d’un voyage au Nigeria.
Au moment du dépistage, il ne présentait aucun symptôme. Deux autres personnes vivant avec lui ont également été testées, avec des résultats en attente. Aucune des trois personnes n’a été vaccinée.
Mercredi, Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, a déclaré que s’il n’existait pas de solution miracle pour vaincre le Covid, il y avait « une série de petites mesures à prendre« .
Comme le reste de l’Europe, la France connaît depuis plusieurs semaines une recrudescence des infections, qui commence à avoir des répercussions sur les hôpitaux.
Pour y faire face, le gouvernement mise sur la vaccination et plus particulièrement sur les rappels qui ont été ouverts à l’ensemble de la population adulte vaccinée.
M. Delfraissy a ajouté que la campagne de rappel est essentielle pour éviter que la vague actuelle ne surcharge les hôpitaux, soulignant que les vaccins perdent de leur efficacité au fil des mois.
Il a toutefois exprimé son scepticisme quant au bien-fondé de la vaccination obligatoire, évoqué par le futur gouvernement allemand.

Un meilleur respect des mesures de prévention
Dans le même temps, M. Delfraissy a déclaré qu’il était crucial d’améliorer le respect des mesures de prévention – telles que le port d’un masque – citant les projections publiées en début de semaine par l’Institut Pasteur.
Selon l’institut, le respect actuel de ces mesures suffirait à réduire considérablement le pic d’admissions hospitalières prévu pour le début de l’année 2022.
Concernant les incertitudes liées au nouveau variant Omicron, identifié pour la première fois en Afrique du Sud, M. Delfraissy a souligné que sa dangerosité et sa contagiosité sont encore inconnues.
Le patron de Moderna prévient que les vaccins vont lutter contre la variante Omicron
Quelle est vraiment la gravité d’Omicron ? Voici ce que les scientifiques savent à ce jour. Le variant Omicron, qui a conduit plusieurs pays à fermer leurs frontières, présente un nombre inhabituellement élevé de mutations, ce qui laisse théoriquement craindre une plus grande résistance aux vaccins.
Il est probable que les vaccins existants seront moins efficaces contre Omicron, a admis Mme Delfraissy, mais « nous n’avons aucune idée de ce que sera le niveau. »
En supposant qu’Omicron dépasse le variant Delta, il « faudra un certain temps pour s’installer« , a déclaré M. Delfraissy, estimant que cela prendrait plusieurs semaines.
Des vaccins obligatoires ?
Dans le même temps, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré mercredi que les pays de l’UE devraient « ouvrir un débat » pour rendre obligatoire la vaccination contre le COVID-19, car « trop de gens refusent encore de se faire vacciner volontairement« .
Le taux de vaccination dans l’ensemble de l’UE s’élève à 66 %, et l’augmentation inattendue du nombre de cas dans une grande partie du bloc de 27 pays a conduit de nombreux pays membres à renouveler les exigences en matière de masques et de tests, et à prendre d’autres mesures pour freiner les infections. En France, le taux de vaccination est actuellement de 75 %, selon l’application « tous anti-covid » du gouvernement français.