La liste des prétendants à la bataille Présidentielle prend forme. Ils espèrent tous créer la surprise et déloger Emmanuel Macron. À quatre mois du scrutin, NEWS365 fait un tour d’horizon des candidats déclarés.
Emmanuel Macron n’a pas encore annoncé si il se présentera pour un second mandat, mais personne ne doute qu’il ne le fasse. Son principal adversaire au sein du parti centriste La République en Marche était considéré comme l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, mais le maire du Havre a rejeté sans équivoque l’idée de se jeter dans l’arène.
Actuellement, tous les sondages, indiquent une victoire de Macron, mais l’élection présidentielle française est notoirement imprévisible. Macron, lui-même, en est le parfait exemple, ayant lancé un mouvement politique quelques mois seulement avant l’élection de 2017 qu’il a ensuite remportée.
Les sujets clés de l’élection seront l’emploi et le coût de la vie – un débat enflammé par les manifestations des Gilets Jaunes en 2018 – ainsi que l’environnement, l’immigration et la sécurité.
News365 s’intéresse de plus près à ceux qui sont en lice pour défier Macron.
Marine Le Pen – Rassemblement National

Considérée comme la principale adversaire de Macron les instituts de sondages sont à ce jour formels: Marine Le Pen aura de grandes chances de challenger Macron au second tour.
La dirigeante d’extrême droite, âgée de 53 ans, s’en tient à ses thèmes de prédilection, à savoir l’immigration et la sécurité. Parmi les mesures qu’elle a annoncé figurent la fin de la naturalisation par mariage et de la citoyenneté automatique pour les personnes nées sur le sol français.
Elle prévoit également de restreindre l’accès aux allocations familiales aux seuls Français avec une période d’attente de cinq ans pour les étrangers.
Elle veut aussi supprimer les subventions aux « énergies intermittentes« , dont l’éolien et le photovoltaïque. Elle a toutefois abandonné l’idée de sortir la France de l’Union européenne, de l’espace Schengen ou de l’euro.
Mme Le Pen a cherché à adoucir l’image de son parti depuis qu’elle a succédé à son père – qui a été condamné à plusieurs reprises pour propos antisémites. Cela a rendu le parti plus populaire, mais elle risque maintenant d’être dépassée sur sa droite par une nouvelle personnalité, Eric Zemmour.
Son principal défi sera de batir sa crédibilité sur des questions qui ne concernent pas l’immigration et la sécurité. Son manque d’expérience et de connaissances économiques a permis à Macron de prendre le dessus lors du débat télévisé précédant le 2nd tour en 2017.
Jean-Luc Mélenchon – La France Insoumise

Le leader populiste de gauche, âgé de 70 ans, est arrivé en quatrième position lors de la dernière élection présidentielle, captant près de 20% des voix au premier tour. A l’heure actuelle, les sondages le créditent d’environ 10% d’intentions de vote. Jusqu’à présent, ses propositions ont porté essentiellement sur les questions sociales et sur le coût de la vie.
Il a par exemple annoncé son intention de créer une « loi d’urgence sociale » qui permettrait de geler le prix des produits de première nécessité, notamment le carburant, le gaz, l’électricité et certains produits alimentaires. Il souhaite également faire passer le salaire minimum mensuel de 1 258 euros nets actuellement à 1 400 euros nets.
Mélenchon est une personnalité controversée. Il a été condamné à trois mois de prison avec sursis et à une amende de 8 000 € en décembre 2019 pour avoir intimidé des fonctionnaires de police qui effectuaient une perquisition à son bureau dans le cadre d’une enquête sur des irrégularités de financement. Par ailleurs, il a été accusé d’antisémitisme à plusieurs reprises suite à des sorties médiatiques peu maitrisées.
Anne Hidalgo – Parti Socialiste

Cette femme de 62 ans est l’actuelle maire de Paris, après avoir remporté un second mandat en 2020. Elle a appelé à « reconstruire » les systèmes d’éducation et de santé et a déclaré que « la question du travail doit redevenir une question centrale. »
Comme Mélenchon, elle prévoit d’augmenter les salaires. Elle a déclaré que l’un de ses premiers actes en tant que présidente serait de convoquer des négociations avec les syndicats « pour remettre les Français dans une position où ils peuvent vivre dignement de leur travail« .
Elle se positionne également comme une écologiste. Parmi les mesures qu’elle a mises en place dans la capitale française figurent des restrictions de la circulation automobile dans certaines parties de la ville et davantage de pistes cyclables. Son nouveau mandat prévoit la plantation de 170 000 arbres, la rénovation énergétique des bâtiments et la fin du plastique dans les cantines scolaires.
Elle doit faire face à deux défis majeurs. Le premier est qu’elle est perçue comme une politicienne locale, liée à Paris. Le second est qu’elle est la candidate d’un parti en perte de vitesse. En 2017, le candidat des socialistes n’a obtenu que 6,2 % des voix – un triste record historique pour le parti. S’en sont suivies de lourdes défaites lors des élections législatives et du Parlement européen. Les sondages la créditent actuellement de 4 à 7 % des voix.
Yannick Jadot – Les Verts

Jadot, 54 ans, est un député européen qui avait déjà remporté le ticket des Verts pour l’élection présidentielle en 2017, avant de se rallier au candidat socialiste. Cette fois, une telle alliance semble peu probable, même si les deux partis de gauche ont uni leurs forces pour remporter les élections aux municipales de Paris et de Marseille.
Dans son programme, il s’engage notamment à mettre fin à l’élevage intensif et à affaiblir les lobbies, qui selon lui « engloutissent les subventions et les politiques publiques au détriment du climat, de la santé, lde ‘environnement et de la justice sociale« .
« Chaque euro d’argent public sera conditionné à la protection de l’environnement. Pas un euro pour Total tant que Total ne rompra pas avec sa logique de toujours chercher plus de pétrole et plus de gaz dans le sol« , a-t-il déclaré.
Il prévoit également de rétablir un impôt sur la fortune et de taxer davantage les actifs financiers qui investissent dans les énergies fossiles. Enfin, il a dévoilé un plan visant à injecter 50 milliards d’euros par an pendant le quinquennat pour « réparer » le pays et « reconstruire » l’économie. Ces fonds seraient consacrés à des projets d’infrastructure, aux logements, aux transports et aideraient l’économie à passer à « un cercle vertueux d’investissement et de consommation responsable. » Les sondages lui donnent entre 6 et 9% des voix.
Valérie Pécresse – Les Républicains

Valérie Pécresse a été choisie par les membres du parti de droite Les Républicains pour être leur première femme candidate à l’élection présidentielle française. La Présidente de la région Île-de-France, dans laquelle se trouve Paris, a également été deux fois ministre de l’enseignement supérieur et du budget.
Elle s’est engagée à revoir les projets de fermeture de réacteurs nucléaires, tout en reconnaissant que le nucléaire ne suffira pas et que les énergies renouvelables doivent être renforcées. Parmi ses autres propositions figurent une taxe carbone aux frontières de l’Europe et la « préférence européenne dans les marchés publics« .
Elle a également demandé une hausse des salaires et une réforme des systèmes de chômage et de retraite et a promis de réduire la dette publique.
Pour obtenir l’investiture, Mme Pécresse a battu plusieurs candidats très en vue de son parti, dont Eric Ciotti, député niçois à la ligne dure, Xavier Bertrand, président de la région des Hauts-De-France, Michel Barnier, ancien négociateur de l’UE pour le Brexit, et Philippe Juvin, maire qui s’est fait connaître lors de la pandémie de COVID-19. Un sondage paru le 7 décembre lui donne 20% des voix au 1er tour et l’annonce vainqueur face à Macron au 2nd tour (52%)
Eric Zemmour – Reconquête

Eric Zemmour, chroniqueur controversé, animateur de télévision et auteur, a également jeté son dévolu sur la présidence française. Zemmour, 63 ans, est célèbre pour ses provocations sur l’islam, l’immigration et les femmes, qui lui ont valu de multiples procès. Il a été condamné pour provocation à la discrimination raciale en 2011 et pour provocation à la haine envers les musulmans en 2018.
Il affirme que la France est en déclin tant sur le plan géopolitique qu’économique, ce qu’il impute à l’immigration et à l' »islamisation » et la « féminisation » de la société.
La candidature de Zemmour à l’Élysée pourrait nuire à Marine Le Pen, car les deux candidats ont des positions similaires. Plusieurs personnalités de son parti ont déjà appelé Zemmour à se rallier à elle. Cela pourrait également amener la candidate des Républicains à « virer à droite » sur certains thèmes comme l’immigration et la sécurité afin d’endiguer un éventuel exode de voix.
Eric Zemmour est testé entre 14% et 17% dans les sondages.