Alors que Gantz se rend à Washington et que les négociations vacillent à Vienne, un responsable américain déclare à Reuters que les chefs militaires vont discuter d’exercices en vue d’une éventuelle attaque contre les installations nucléaires iraniennes.
Les chefs militaires israéliens et américains vont discuter d’éventuels exercices militaires pour s’entraîner à détruire les installations nucléaires iraniennes dans le pire des scénarios possibles, a déclaré mercredi un haut responsable américain.
Ce commentaire est intervenu alors que les négociations sur le nucléaire Iranien, en perte de vitesse, devaient reprendre jeudi à Vienne et que le ministre de la Défense, Benny Gantz, s’est rendu à Washington pour rencontrer les principaux responsables militaires américains.
La semaine dernière, les représentants américains et européens participant aux négociations nucléaires ont exprimé leur pessimisme et leur frustration face aux exigences de l’Iran. Les éventuels exercices militaires permettraient de se préparer à un scénario dans le cas ou les négociations échoueraient avec l’Iran.
Avant de s’envoler vers les États-Unis, Gantz a déclaré : « L’Iran est une menace pour la paix mondiale et cherche à devenir une menace existentielle pour Israël. »
« Lors des réunions, nous discuterons des mesures possibles pour faire en sorte qu’il cesse de tenter d’atteindre le nucléaire et d’étendre ses activités dans la région« , a-t-il déclaré.
M. Gantz a indiqué qu’il rencontrerait le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, et le secrétaire d’État, Antony Blinken.
Le responsable américain n’a pas donné de détails sur les préparatifs éventuels. « Nous sommes dans ce pétrin parce que le programme nucléaire iranien progresse à un point au-delà duquel il n’a aucune justification conventionnelle« , a déclaré le responsable à Reuters.
En octobre, les chefs militaires américains ont informé le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, des options militaires permettant de mettre un terme au programme nucléaire iranien, selon le rapport.
Selon un rapport publié mercredi, les Forces de défense israéliennes organiseront au printemps un exercice à grande échelle au-dessus de la Méditerranée avec des dizaines d’avions simulant une frappe contre le programme nucléaire iranien.

En janvier, le chef de l’armée israélienne, Aviv Kohavi a annoncé qu’il donnait l’ordre à l’armée d’élaborer de nouveaux plans pour une attaque contre le programme nucléaire iranien. Les FDI ont reçu des milliards de shekels de fonds supplémentaires pour se préparer à une telle attaque dans le cadre du budget national récemment adopté.
Le mois dernier, Kohavi a déclaré à la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset que l’armée « accélère la planification opérationnelle et la préparation pour faire face à l’Iran et à la menace nucléaire militaire« .
Bien que les responsables israéliens aient souligné qu’Israël pourrait effectuer une frappe sans coordination avec les États-Unis, certains analystes ont émis des doutes sur la capacité des FDI à le faire, car plusieurs installations iraniennes sont enfouies assez profondément sous terre pour nécessiter des munitions particulièrement puissantes, que seuls les États-Unis possèdent actuellement.
Les rapports de ces dernières semaines indiquent que l’armée n’est pas préparée à faire face à l’Iran et qu’il lui faut des mois ou plus pour élaborer un plan d’action.
Les pourparlers doivent reprendre à Vienne
L’Union européenne, qui coordonne les pourparlers indirects entre Washington et Téhéran, a confirmé qu’ils reprendraient jeudi à Vienne après une pause de quelques jours. Un porte-parole du département d’État américain a déclaré mercredi que les États-Unis détermineront rapidement si Téhéran prend les négociations au sérieux.
« Nous devrions savoir assez rapidement si les Iraniens vont… négocier de bonne foi« , a déclaré le porte-parole, Ned Price, avertissant que « la piste de négociation devient très, très courte« .

Les pourparlers ont débuté en avril mais ont été suspendus en juin en raison de l’élection d’un nouveau président iranien, pour reprendre la semaine dernière. Après cinq jours de pourparlers, les États-Unis ont déclaré que l’Iran ne semblait pas sérieux dans sa volonté de faire des progrès. Les représentants américains et européens ont tous deux accusé les Iraniens d’avoir fait marche arrière sur les accords précédents depuis le printemps.
Les diplomates européens ont exhorté Téhéran à revenir avec des « propositions réalistes » après que la délégation iranienne ait formulé, la semaine dernière, de nombreuses demandes jugées inacceptables par les autres parties à l’accord – Grande-Bretagne, Chine, France, Allemagne et Russie. Même la Russie, qui entretient des relations plus étroites avec l’Iran, a mis en doute l’engagement de l’Iran dans le processus.
Washington a prévenu qu’il ne laisserait pas Téhéran bloquer les négociations plus longtemps tout en développant son programme nucléaire, mais n’a pas encore posé d’ultimatum.