Le Haut Conseil d’État estime que les élections présidentielles et législatives devraient avoir lieu le même jour.
Le Haut Conseil d’État (HSC) a demandé que l’élection présidentielle du 24 décembre soit reportée au mois de février, dans un contexte de bousculade croissante concernant les règles et la base juridique d’un scrutin destiné à mettre fin à une décennie d’instabilité.
Cette déclaration a été faite mercredi, moins de trois semaines avant le scrutin. L’organe consultatif, a été créé par un accord de paix de 2015, et n’est pas reconnu par toutes les autres entités politiques libyennes.
Dans l’environnement politique fracturé de la Libye, l’étendue des pouvoirs du HSC a été débattue, mais sa déclaration a ajouté aux doutes entourant l’élection.
La commission électorale n’a pas encore annoncé la liste définitive des candidats à la course présidentielle à la suite d’un processus houleux d’appels judiciaires concernant l’éligibilité des 98 candidats inscrits.
Des différents ont révélé des désaccords plus profonds sur la base d’un processus électoral qui s’est déjà écarté du plan soutenu par les Nations unies qui a fixé le vote, ainsi que d’une loi électorale controversée publiée en septembre par le président du parlement.
Le plan soutenu par les Nations unies envisageait l’élection comme un moyen de mettre fin aux différents concernant la légitimité des organes politiques rivaux de la Libye, formés au cours des périodes de transition précédentes, après la révolution de 2011 qui a renversé Mouammar Kadhafi.
Le HSC a été constitué à partir des membres d’une assemblée nationale élue en 2012 qui ont rejeté les résultats d’une élection de 2014 qui a créé le parlement actuel, la Chambre des Représentants (HoR).
Malgré l’accord politique de 2015 qui a consacré un rôle législatif pour la HoR et un rôle consultatif pour le HSC, ils ne se reconnaissent pas officiellement, bien qu’ils aient tenu des négociations de paix au Maroc.
Certains Libyens ont craint que les différends concernant le processus électoral actuel ne déclenchent une crise similaire à celle qui a entouré le vote de 2014, lorsque la Libye s’est divisée entre les factions guerrières de l’ouest et de l’est avec des administrations parallèles à Tripoli et Benghazi.
Selon la déclaration du HSC de mercredi, les élections présidentielles et parlementaires devraient toutes deux avoir lieu le même jour, comme l’exigeait initialement le plan de l’ONU.
Les lois publiées en septembre et octobre par le président du HoR, Aguila Saleh, candidat à la présidence, ont fixé le premier tour des élections présidentielles au 24 décembre, mais ont retardé le vote parlementaire.
Les détracteurs de Saleh l’ont accusé d’avoir promulgué ces lois sans quorum ni vote approprié au Parlement et après avoir intimidé certains membres. Saleh et ses alliés ont nié tout acte répréhensible et affirmé que les lois avaient été adoptées dans les règles.