Les électeurs de l’archipel de Nouvelle-Calédonie, dans le Pacifique Sud, ont choisi à une écrasante majorité de rester français dimanche, dans une région indo-pacifique dont l’importance mondiale ne cesse de croître.
Le vote s’inscrit dans un processus de décolonisation qui dure depuis des décennies, mais les forces indépendantistes avaient refusé d’y participer après l’échec d’une tentative visant à retarder le vote en partie à cause de la crise du COVID-19.
Le président français Emmanuel Macron a salué le résultat, en tweetant : « Les Calédoniens ont fait le choix de la France, celui de l’unité, celui de la confiance. J’en suis très fier. Il nous appartient désormais de continuer à construire ce destin commun dont nos aînés ont rêvé et qu’ils ont initié. »
Les électeurs étaient invités à voter par oui ou par non à la question suivante : « Souhaitez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ?« .
Après dépouillement des trois quarts du scrutin, 91% des participants ont choisi de rester dans la France, selon les responsables régionaux. Le taux de participation global n’a été que de 41 %, soit moins de la moitié du nombre de participants au précédent référendum sur l’indépendance de l’année dernière, où le soutien à la rupture était de 46,7 %.
L’archipel est devenu française en 1853 sous l’empereur Napoléon III et a été utilisé comme colonie pénitentiaire. Mais ce territoire de 270 000 habitants a obtenu une large autonomie après que des violences en 1988 aient conduit à un processus politique connu sous le nom d’accord de Nouméa.
L’accord prévoit le « transfert progressif, accompagné et irréversible des compétences de l’État français à la Nouvelle-Calédonie« , à l’exception des compétences en matière de défense, de sécurité de justice, d’affaires étrangères et de monnaie.
Lors du premier référendum de ce type, en 2018, 43,6 % des électeurs se sont prononcés en faveur de l’indépendance, et 46,7 % l’ont soutenu lors du second vote, en 2020.
Le vote intervient alors que la France s’efforce de maintenir sa présence dans la région après l’accord AUKUS en septembre qui a mis fin à un contrat de sous-marins français avec l’Australie.
La Nouvelle-Calédonie accueille l’une des deux bases militaires françaises dans le Pacifique, ce qui permet à la France de contribuer à la sécurité régionale.