Alexandre Benalla, l’ex-garde du corps du président français Emmanuel Macron, a été mis en examen mardi pour un contrat de sécurité signé par un associé avec un oligarque russe, selon des sources de sécurité.
Alexandre Benalla, qui a été licencié en 2018 après avoir été filmé en train d’agresser des manifestants, a été placé en détention par la police spécialisée dans la lutte contre la corruption avec son épouse dans le cadre d’une enquête sur les transactions commerciales de son ancien associé, Vincent Crase, ont déclaré à l’AFP des sources de sécurité françaises.
Crase, un ancien policier qui s’est occupé de la sécurité du parti politique de Macron, a déclaré aux enquêteurs en 2019 que l’accord avec l’oligarque russe Iskander Makhmudov couvrait sa sécurité ainsi que celle de ses enfants en France et à Monaco.

Benalla a nié avoir quoi que ce soit à voir avec ce contrat lorsqu’il a été auditionné par une commission parlementaire en 2018. L’ancien videur de boîte de nuit de 30 ans était autrefois proche de Macron, mais il est depuis devenu une source d’embarras pour le chef de l’État.
Les enquêteurs français investiguent sur un éventuel blanchiment d’argent et une éventuelle corruption dans l’affaire entre la société de Crase et Makhmudov, qui est réputé proche du dirigeant russe Vladimir Poutine.
Le site d’investigation français Mediapart a rapporté en décembre 2019 que la transaction s’élevait à 294 000 euros.
Un test majeur pour la présidence de Macron
Le dernier développement de ce qui a été surnommé le « Benallagate » dans la presse française est intervenu un mois après que l’ancien garde du corps en disgrâce ait été condamné pour avoir agressé deux jeunes manifestants lors d’une manifestation anticapitaliste en 2018, ainsi que pour avoir falsifié des documents et porté illégalement une arme à feu.
Macron a licencié Benalla après l’apparition d’un clip vidéo de l’incident de 2018 le montrant frappant un jeune homme et attrapant une jeune femme par le cou lors d’une manifestation du 1er mai à Paris.
L’ancien videur portait un casque de police, alors qu’il n’avait reçu l’autorisation d’assister à la manifestation qu’en tant qu’observateur.
Le « Benallagate » est devenu le premier test majeur pour la présidence de Macron, qui a été accusée de dissimulation pour ne pas avoir dénoncé Benalla à la police jusqu’à ce que le quotidien français Le Monde révèle l’existence de la vidéo deux mois après l’incident.
Lors de son procès, Alexandre Benalla a nié les accusations, affirmant qu’il avait agi « par réflexe » pour aider les policiers à arrêter des manifestants indisciplinés.
Après l’éclatement du scandale, Benalla a également admis avoir porté une arme de poing lors de sorties avec Macron, même s’il n’y était pas autorisé. Au sein du siège du parti de Macron, il était surnommé « Rambo« .
Les enquêteurs ont découvert qu’il continuait à utiliser des passeports diplomatiques pour des voyages en Afrique et en Israël, où il essayait de monter une entreprise de conseil. Il a également été reconnu coupable d’avoir utilisé des documents falsifiés pour obtenir l’un des passeports.