Les autorités camerounaises ont promis d’assurer la sécurité de la Coupe d’Afrique des Nations de football lorsqu’elles accueilleront le tournoi en janvier. Les séparatistes anglophones du Cameroun ont menacé de lancer de nouvelles attaques contre deux villes dont les stades seront utilisés pour les matches de groupe.
La police, l’armée et les hauts responsables du gouvernement camerounais ont tenu des réunions pour assurer le succès de la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN), qui se déroulera du 9 janvier au 6 février.
Jeudi, le Cameroun a réuni ses 10 gouverneurs régionaux dans la capitale pour examiner si le pays est prêt à accueillir les 24 équipes de football africaines, les officiels et les milliers de supporters attendus pour les tournois.
Paul Atanga Nji, le ministre camerounais de l’administration territoriale et secrétaire permanent du Conseil national de sécurité affirme que le président Paul Biya a ordonné la tenue de cette réunion pour s’assurer que le Cameroun offre à l’Afrique et au monde entier la plus grande réussite de la CAN que le continent ait jamais connue.
Selon M. Nji, M. Biya ne veut pas que les jeux soient perturbés par les séparatistes et les politiciens, qu’il accuse de vouloir projeter une mauvaise image du Cameroun au monde extérieur.

« Nous avons dit aux politiciens que les Camerounais veulent une CAN [AFCON] pacifique. Les politiciens devraient être raisonnables. Tous les Camerounais devraient être des ambassadeurs derrière notre grand leader, le président Paul Biya, pour faire de cette AFCON un grand événement. Toute tentative de perturbation de l’ordre public sera traitée avec fermeté. Je suis très clair, les gouverneurs régionaux ont relevé le défi de promouvoir la paix, l’unité, la tranquillité et le vivre ensemble pendant la CAN. »
Nji a spécifiquement accusé le leader de l’opposition Maurice Kamto, qui insiste toujours sur le fait qu’il a gagné les élections présidentielles de 2018, de planifier de perturber les jeux. Mais Kamto dit qu’il éduquera les civils sur la nécessité pour le Cameroun de réviser son code électoral, qui selon lui favorise Biya, pendant les matchs de la CAN.
Pendant ce temps, des groupes séparatistes ont lancé des avertissements sur les plateformes de réseaux sociaux pour que les matchs de la CAN ne soient pas joués à Limbe et à Buea, deux villes de la région du Sud-Ouest.
Langmi Nestor, porte-parole du Conseil national d’autodéfense de l’Ambazonie séparatiste, affirme que les combattants ont reçu l’ordre de perturber les matchs si Biya ne retire pas ses troupes qui combattent les séparatistes dans les régions anglophones de l’Ouest.
« Biya doit venir à la table des négociations [avec les séparatistes] ou nous passons des nuits blanches. La liberté du peuple d’Ambazonie est bien plus importante que n’importe quelle absurdité au nom de la Coupe d’Afrique des Nations. »
Depuis cinq ans, des groupes armés se battent pour séparer les deux régions occidentales anglophones du Cameroun du reste du pays et de sa majorité francophone.
Cette semaine, des responsables de la défense ont déclaré que des troupes supplémentaires avaient été déployées pour protéger les supporters et les joueurs de football dans tout le Cameroun et ont promis que les matches à Limbe et à Buea se poursuivraient.
L’armée affirme avoir déployé des troupes à la frontière entre les régions francophones et anglophones pour empêcher les rebelles d’avancer pendant la compétition. L’armée appelle les civils à contribuer au maintien de la paix pendant la CAN en signalant des activités suspectes dans les villes et les villages.
Le match d’ouverture opposera le Burkina Faso au Cameroun, cinq fois champion de la Coupe d’Afrique des Nations.