Brigitte Macron, l’épouse du président français, a lancé une action en justice suite à une théorie du complot qui prétend qu’elle est née de sexe masculin.
Cette fake news virulente date de mars mais s’est répandue sur les réseaux sociaux au cours des deux derniers mois. Elle prétend que Brigitte Macron, qui a trois enfants d’un premier mariage, est née Jean-Michel Trogneux.
Son avocat, Jean Ennochi, a confirmé à l’AFP en début de semaine qu' »elle a décidé d’engager une procédure, elle est en cours. »
La fausse nouvelle semble avoir été publiée et propagée pour la première fois par « Natasha Rey » sur Facebook. La page de cette « journaliste » autoproclamée regorge de théories du complot et de diatribes contre la « dictature de la santé« .
Elle étaye ses reportages sur des photos de famille et de prétendus documents d’état civil.

La théorie du complot a réellement pris de l’ampleur à la mi-octobre suite à la publication d’un article sur le supposé « mystère Brigitte Macron » dans « Faits et documents« , un magazine fondé en 1996 par une figure de l’extrême droite, Emmanuel Ratier, qui avait, au moment de sa mort en 2015, reçu un éloge appuyé de Jean-Marie Le Pen.
« Natasha Rey » est une nouvelle fois partie prenante de l’enquête.
Le hashtag #JeanMichelTrogneux est apparu pour la première fois sur Twitter le 1er novembre – près de deux semaines après la publication de l’article – avant d’être relayé par un compte relativement confidentiel (531 abonnés), « Le Journal de la Macronie« , résolument opposé au chef de l’État, selon l’outil d’analyse de données InVid We Verify développé pour l’AFP.
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Pendant près d’un mois, le hashtag est resté largement sous les radars avant de connaître un spectaculaire regain de popularité à partir de début décembre.
Selon le dernier décompte d’InVid, le hashtag a généré à ce jour 68 300 retweets et plus de 174 000 likes. Certains des posts relayant la fake news sont souvent accompagnés de messages hostiles au chef de l’État, mais certains proviennent également de personnes qui, à l’inverse, dénoncent sa diffusion et sa popularisation.
Ses principaux promoteurs semblent émaner d’un mouvement très hétérogène ralliant des conspirationnistes, des sceptiques du COVID ou se réclamant du courant « souverainiste français« .
Selon InVid, le compte Twitter ayant posté le plus de messages sur cette fake news est tenu par un partisan du « Frexit« , tandis que l’utilisateur le plus retweeté dirige un média en ligne dénonçant la « propagande » autour du variant Omicron.
Ce n’est pas la première fois que le couple Macron est visé par des rumeurs mêlant genre et orientation sexuelle. Pendant la campagne présidentielle de 2017, Emmanuel Macron a dû démentir les allégations selon lesquelles il serait gay.
Les publireportages transphobes ne sont pas un phénomène nouveau. Plusieurs femmes politiques en ont déjà fait l’objet, comme l’ancienne première dame américaine Michelle Obama, l’actuelle vice-présidente des États-Unis Kamala Harris et la première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern.
Les stratégies utilisées pour répandre ces rumeurs sont souvent les mêmes : interprétation trompeuse basée sur des photos zoomées sur différentes parties du corps, et invention d’une histoire cachée…