Le médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a adressé un message au chef de la junte malienne avant la tenue d’un sommet dimanche sur le calendrier de la transition vers un régime civil.
Le message, dont les détails n’ont pas été révélés, est intervenu lors d’une réunion entre l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan – qui dirige une délégation de médiateurs de la Cedeao au Mali – et le colonel Assimi Goita, président par intérim, qui dirige le coup d’État qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keita.
Dans un message sur Twitter, la présidence malienne a indiqué que les discussions ont porté sur « l’évolution de la situation politique » dans le pays.
Selon Kaourou Magassa, correspondant de RFI au Mali, l’enjeu est le calendrier des élections et de la transition vers un régime civil.
Goita, qui a également organisé un second coup d’Etat de facto en mai 2021, forçant ainsi un gouvernement civil intérimaire, s’était initialement engagé à organiser des élections avant le 27 février 2022.
Mais le 30 décembre, le gouvernement a revu son calendrier, proposant une période de transition de six mois à cinq ans, à compter du 1er janvier 2020, pour permettre aux autorités de « mener des réformes institutionnelles structurelles » et d’organiser des élections équitables.
La junte a invoqué l’insécurité dans le nord du Mali pour justifier le report des élections. De grandes parties du pays échappent au contrôle du gouvernement, dirigé par des groupes affiliés à Al-Qaïda et au groupe armé État islamique, qui attaquent les civils et les soldats.
Cinq ans, ce n’est pas acceptable !
S’adressant aux diplomates à Bamako, Jonathan a clairement indiqué qu’une prolongation ne serait pas acceptable.
Selon M. Magassa, un membre de la délégation de médiation a fait remarquer aux journalistes que cinq ans, c’est plus long que le mandat d’un président démocratiquement élu au Nigeria.
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La proposition de la junte a été rejetée par les partis et associations locaux, et la Cedeao insiste pour que les élections aient lieu en février, comme prévu initialement.
Lors d’un sommet en décembre, les dirigeants de la Cedeao ont maintenu les sanctions à l’encontre de dizaines de membres de la junte et de leurs familles, et ont menacé de prendre de nouvelles mesures « économiques et financières » si les élections étaient reportées.
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