Les autorités affirment que le complot présumé a été découvert après qu’un « membre de la bande » ait dénoncé le plan.
Selon les autorités du Burkina Faso, huit soldats, dont un commandant de haut rang, ont été arrêtés dans le cadre d’un complot présumé visant à « déstabiliser » les institutions du pays.
L’annonce de mardi est intervenue après que le président Roch Marc Christian Kabore a remplacé l’ensemble du gouvernement dans un contexte d’escalade de la crise sécuritaire qui a entraîné des manifestations de rue appelant à sa démission.
Le parquet militaire a déclaré dans un communiqué avoir eu connaissance du complot présumé samedi après qu’un « membre de la bande » ait dénoncé le projet.
Une enquête a été ouverte et huit soldats ont été placés en détention pour interrogatoire, a-t-il ajouté.
Le gouvernement du Burkina Faso fait l’objet d’une pression soutenue pour son incapacité à endiguer le bain de sang d’un conflit brutal de six ans avec des groupes armés liés à ISIL (ISIS) et à Al-Qaïda, qui a fait quelque 2 000 morts, contraint 1,4 million de personnes à quitter leur foyer et engendré une immense crise humanitaire.
Des sources de sécurité ont déclaré à l’agence de presse AFP que le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, commandant des forces occidentales qui combattent les groupes armés dans le pays, figurait parmi les personnes arrêtées.
L’une des sources de sécurité a déclaré que « des soupçons de complot visant à déstabiliser [le gouvernement] avec des ramifications à l’étranger » pesaient sur Zoungrana et plusieurs soldats depuis que des manifestations ont éclaté en novembre pour demander le départ de Kabore en raison de la montée de la violence.
À l’époque, le gouvernement avait suspendu les accès Internet mobile pendant plus d’une semaine, tandis que la situation tendue a incité l’envoyé spécial des Nations unies en Afrique de l’Ouest à mettre en garde contre toute prise de pouvoir militaire.
Le président Kabore avait aussi demis plusieurs hauts gradés de l’armée suite à des accusations de rétentions des soldes des forces de sécurité basées dans les points chauds du nord du pays.
Les gouvernements de certaines parties de la région sont en état d’alerte après les putschs réussis au cours des 18 derniers mois au Mali et en Guinée. L’année dernière, les militaires ont également pris le pouvoir au Tchad après la mort du président Idriss Deby sur le champ de bataille.
Les gouvernements des pays voisins ont imposé de lourdes sanctions aux dirigeants militaires de la Guinée et du Mali afin d’éviter tout effet de contagion.
Au Burkina Faso, Lassina Zerbo, un ancien fonctionnaire des Nations unies qui a été nommé premier ministre du nouveau gouvernement, a appelé à la « cohésion » face à la menace armée.
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