Les Forces de la liberté et du changement déclarent qu’elles participeront aux pourparlers parrainés par l’ONU pour mettre fin à des mois d’impasse politique.
Un groupe pro-démocratique soudanais de premier plan a accepté, sous certaines conditions, l’offre de l’ONU de négocier la fin de l’impasse politique consécutive au coup d’État militaire d’octobre.
Jaafar Hassan, porte-parole du Conseil central des forces de la liberté et du changement (CCFFC), a déclaré dans un communiqué de presse dimanche que le conseil avait décidé d’accepter l’invitation de la mission des Nations unies (UNITAMS) à soutenir le dialogue entre les parties à la crise soudanaise.
M. Hassan a déclaré qu’une délégation du CCFFC rencontrerait dimanche l’UNITAMS pour lui exposer la vision de la coalition concernant l’initiative de dialogue entre les différentes parties soudanaises.
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Un autre groupe civil important, l’Association des professionnels soudanais, a toutefois rejeté l’offre de l’ONU.
Les manifestants organisent régulièrement des marches contre l’armée depuis qu’elle a renversé le gouvernement civil du Premier ministre Abdallah Hamdok en octobre dernier. Ils veulent que l’armée soit tenue à l’écart de la coalition gouvernementale de transition.
Hamdok a été réintégré le 21 novembre dans le cadre d’un accord prévoyant la mise en place d’un cabinet technocratique indépendant sous contrôle militaire.
Mais le mouvement pro-démocratique soudanais a dénoncé cet accord, insistant pour que le pouvoir soit remis à un gouvernement entièrement civil. M. Hamdok a démissionné début janvier, invoquant des désaccords de longue date avec les dirigeants militaires et la lenteur des réformes.
La décision du CCFFC de participer aux pourparlers sous l’égide des Nations unies intervient dans un contexte d’intensification des efforts régionaux et internationaux pour résoudre la crise.
L’envoyé de l’Union africaine, Edewe Bankole, se trouve à Khartoum où il a rencontré des représentants des Forces de la liberté et du changement.
Bankole a déclaré que l’objectif de ces entretiens était d’écouter les points de vue de tous les Soudanais afin de trouver des solutions à cette crise.
Par ailleurs, David Satterfield, le nouvel envoyé des États-Unis dans la Corne de l’Afrique, devrait se rendre au Soudan la semaine prochaine. Il y rencontrera, avec Molly Phee, secrétaire d’État adjointe aux affaires africaines, des personnalités militaires et politiques ainsi que des militants pro-démocratie.
Cette réunion a pour but de « mobiliser le soutien international » en faveur de la mission des Nations unies visant à « faciliter une nouvelle transition vers la démocratie dirigée par des civils » au Soudan, a déclaré le Département d’État américain dans un communiqué.
Le CCFFC avait stipulé, auparavant, la fin de ce qu’il a appelé un état de coup d’État, la fin des violations, et la levée de l’état d’urgence.
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