Le président de transition malienne ne pourra pas se présenter aux élections présidentielles et législatives visant à assurer la transition du régime militaire au régime civil.
Le Conseil national de transition (CNT), qui fait office d’organe législatif depuis le coup d’Etat d’août 2020, examinerait depuis le vendredi 11 février 2022, un texte réformant la « charte de la transition » au Mali.
Ce document qui constitue le fondement de la période de transition précédant un retour des civils à la direction du pays, est à nouveau au cœur des débats.
L’armée malienne a rédigé un projet de loi réformant plusieurs aspects de cette charte. L’un des points marquants de ce texte est un rappel qui figure déjà dans la version actuelle de la charte, à savoir que le colonel Assimi Goita, président de la transition, est déclaré inéligible aux élections présidentielle et législatives qui auront lieu à la fin de la transition.
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Cependant, le texte reste flou sur la date à laquelle des élections pourraient se tenir, alors que la question donne lieu à un bras de fer entre les autorités maliennes d’une part et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ainsi qu’une partie de la communauté internationale d’autre part.
Le projet de loi stipule également que, la durée de la transition « est fixée conformément aux recommandations des Assises nationales de la refondation ». Les autorités avaient organisé fin 2021 ces consultations pour qu’elles préconisent les réformes à entreprendre et la durée de la transition.
Les Assises, présentées par les autorités comme l’expression d’une volonté populaire mais contestées par une partie de la classe politique, ont recommandé de six mois à cinq ans de transition.
A noter que cette charte promulguée par les militaires le 01er octobre 2020 fixait la durée de la transition à 18 mois. Mais la junte a révoqué son engagement initial et a proposé de rester au pouvoir jusqu’à cinq ans avant d’organiser des élections, malgré un engagement antérieur d’organiser un vote le 27 février.
Une annonce qui avait valu des sévères sanctions économiques de la CEDEAO le 09 janvier dernier. En plus de l’embargo commercial imposé par la CEDEAO, les États membres ont également fermé les frontières avec le Mali, une décision soutenue par la France, les États-Unis et l’Union européenne.
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Dans la lettre accompagnant le projet transmis au CNT, le colonel Goïta affirme que le délai de 18 mois « se révèle intenable » et invoque à nouveau la nécessité de réformes préalables.
Il soutient que l’insécurité endémique l’empêche d’organiser des élections rapides. En effet, le Mali lutte pour contenir une insurrection djihadiste apparue pour la première fois en 2012 et qui s’est depuis propagée au Burkina Faso et au Niger voisins, plongeant au passage le pays dans une grave crise sécuritaire et politique.