La WAN-IFRA, c’est l’Association Mondiale des Journaux. Sur le papier – c’est le cas de le dire – cela semble neutre, impartial, fiable et pluraliste.
Mais c’est aussi l’un des outils que George Soros utilise dans l’univers des médias pour diffuser sa propagande.
Pour avoir été invité et m’être exprimé à l’une de leur conférence annuelle en Inde à Hyderabad, je peux témoigner que les apparences sont trompeuses. A l’époque, j’y avais côtoyé du beau monde et sympathisé avec de prestigieux journalistes mais aussi avec Julian Assange avant qu’il ne fasse la Une des médias du monde entier.
Officiellement, la WAN-IFRA agit « pour protéger les droits des journalistes et des éditeurs du monde entier à exploiter des médias indépendants », et donc par extension, ses membres ; journalistes et éditeurs.
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Protéger l’indépendance des médias et favoriser leur développement commercial, c’est bien. Malheureusement, la WAN-IFRA ne se contente plus de cette noble mission mais se sert de sa position centrale et privilégiée pour diffuser des opinions et tenter d’influencer le contenu éditorial de prestigieux médias.
En effet, cet accès privilégié à ce vaste réseau d’organes de presse offre une capacité d’influence considérable à l’organisation… qui ne se prive pas d’en abuser.
A la tête de l’organisation, on trouve Vincent Peyrègne qui, après une carrière dans la presse en France et en Suisse, a été conseiller au ministère de la Culture en 2008 avant de devenir le directeur exécutif de la WAN-IFRA en 2012.
Prospère, la WAN-IFRA cache pourtant mal certaines de ses pratiques les plus discutables. En effet, loin de diffuser des informations neutres et impartiales, l’organisation basée à Francfort participe parfois à la diffusion d’informations émises par des groupes de pressions ou lobbys au premier rang desquels se trouve l’Open Society Foundation (OSF) de George Soros.
De ce fait, dans le cadre des prochaines élections législatives qui auront lieu au printemps 2022 en Hongrie – pays natal de George Soros – la WAN-IFRA diffuse à son réseau des informations hostiles à l’actuel premier ministre, Victor Orban.
De concert, les plus prestigieuses publications occidentales – du Financial Times au New York Times en passant par The Economist, Le Monde, Die Welt, El País, le Corriere Della Sera ou La Repubblica – dépeignent Victor Orban comme un dirigeant autoritaire et s’éloignant de plus en plus de l’état de droit.
Au cœur de cette campagne de lobbying internationale, on trouve la WAN-IFRA, elle-même soutenue dans ses efforts par l’OSF de George Soros, opposant radical à l’actuel premier ministre hongrois.
Ainsi, le directeur exécutif de la WAN-IFRA, Vincent Peyrègne a révélé dans des conversations privées comment son organisation participe – grâce au financement de l’OSF de George Soros – à cette campagne coordonnée au sein de la presse internationale pour tenter de faire tomber Victor Orban.
Interrogé pour savoir s’il était possible de faire pression sur la Hongrie, M. Peyrègne a admis avoir « fait cela dans le passé », avant d’ajouter « nous faisons partie de ces organisations. Il y a des organisations comme l’OSF de George Soros, par exemple, qui sont assez actives en Hongrie et il y en a beaucoup d’autres, bien sûr… Et ça fait partie de notre travail en tant qu’association WAN-IFRA. Nous sommes effectivement financés par elles. Je veux dire, il s’agit généralement d’agences ou de fondations mondiales et internationales. »
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Alors que la WAN-IFRA met en avant sa mission de « protéger » l’indépendance des médias, l’organisation participe aux stratégies d’influence de groupes politiquement orientés. Lorsqu’on lui a demandé si la WAN-IFRA pouvait être payée pour mener des « recherches » sur la Hongrie, M. Peyrègne a répondu : « la WAN IFRA ou une autre organisation… si vous pensez qu’il y a, vous savez, une valeur dans ce que nous pouvons faire, je veux dire, oui, nous pouvons en discuter. La valeur, bien sûr, étant que « les plus grands médias reçoivent nos informations ». Sans commentaire…
Cible de la plupart des grands médias internationaux qui influencent les opinions publiques occidentales et les politiciens locaux, la Hongrie de Victor Orban est en fait victime des écrits de nombreux journalistes peu familiers avec les réalités du pays. Contredisant la soi-disant censure en cours à Budapest, M. Peyrègne avoue même « que beaucoup de choses ont déjà été publiées en Hongrie ».
Alors, la WAN-IFRA est-elle une organisation vouée à l’indépendance des médias ou le bras armé de lobbys aux intentions inavouables ?
Philippe Karsenty
Ancien maire-adjoint de Neuilly et éditeur