Des assises marquant la signature de la charte de transition et l’investiture du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba comme président du Burkina Faso, sont prévues ce lundi à Ouagadougou.
Les documents définissant la durée et la feuille de route de la transition au Burkina Faso seront adoptés ce lundi 28 février 2022 dans la salle des Banquets de Ouaga 2000. Cette signature sera suivie de l’investiture du président, le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. L’annonce a été faite samedi dernier par les autorités au pouvoir.
« C’est une démarche consensuelle et inclusive voulue par le chef de l’État, en vue de prendre en compte, les aspirations profondes du peuple et impliquer tous les Burkinabè au processus », a expliqué lors d’une conférence de presse, le lieutenant-colonel Naon Daba, membre du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).
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Les représentants de la classe politique, les organisations de la société civile, les autorités traditionnelles et religieuses, les femmes, les jeunes, les forces de défense et de sécurité, les représentants des personnes déplacées internes, en somme, près 350 personnes issues de différentes catégories socio-professionnelles et de toutes les régions du pays seront autour de la table des discussions.
Les missions diplomatiques et consulaires ainsi que les organisations internationales et interafricaines accréditées au Burkina Faso sont également annoncées à cette rencontre.
Les travaux de ces assises consisteront à l’examen et à l’adoption de plusieurs documents issus des travaux de la commission technique mise en place par le président du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba.
Parmi ces rapports figurent, la charte, l’agenda et la charte des valeurs qui devront guider l’action des personnes chargées de conduire cette transition. À la fin des travaux, l’on devrait savoir quelle seront la durée, les organes et les grands chantiers de la transition.
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Cette commission technique a rendu sa copie mercredi dernier et propose notamment une transition de 30 mois avant un retour à l’ordre constitutionnel. Les chefs militaires auraient sollicité cette durée pour permettre un retour progressif des populations déplacées dans leurs localités d’origine.
Le lieutenant-colonel Naon Daba a précisé que la durée proposée par la commission n’est pas figée et que « les assises nationales constitueront le socle fondamental à partir duquel nous garantirons la victoire » dans la lutte antijihadiste.
En rappel, le lieutenant-colonel Damiba, âgé de 41 ans, a prêté serment le 16 février en qualité de président du Burkina Faso qu’il dirige depuis 24 janvier 2022. Il a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré après deux jours de mutineries dans plusieurs casernes du pays.
Il était reproché à ce dernier de n’avoir réussi à contrer la violence jihadiste qui frappe le Burkina depuis près de sept ans et qui a déjà fait 2 000 morts et 1,5 million de déplacés.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a suspendu le Burkina Faso de l’organisation le 28 janvier, exigeant aux nouvelles autorités de présenter un calendrier « raisonnable pour le retour à l’ordre constitutionnel ».
