Le groupe de réflexion Institute for Economics and Peace (IEP) a récemment publié le classement des pays les plus touchés par le terrorisme dans le monde. Le Cameroun est classé 11e au plan mondial et 5e sur le continent.
Le Cameroun fait partie des pays les plus touchés par le terrorisme. Selon un classement rendu public vendredi par le groupe de réflexion australien Institute for Economics and Peace (IEP), ce pays occupe le 11e rang mondial. Au plan africain, il est classé 5e derrière la Somalie, le Burkina Faso, le Nigeria, le Mali et le Niger.
Cette position est principalement due au combat que mène ce pays contre Boko Haram avec les autres pays du Bassin du Lac-Tchad depuis plusieurs années. Entre 2014 et 2021, 326 terroristes de Boko Haram et 1.041 civils ont été tués dans la partie septentrionale du Cameroun.
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Cette secte islamiste originaire du Nigéria et ayant prêté allégeance à l’Etat islamique, sème la terreur dans la zone du Bassin du Lac-Tchad depuis 2014. Seulement en 2021, elle a perpétré 37 attentats, faisant 58 morts.
Au milieu des années 2010, profitant du taux élevé de pauvreté, de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition, le mouvement djihadiste a recruté des milliers de jeunes, à qui il offrait entre 600 et 800 dollars par mois. Ils ont mené de nombreuses attaques contre les civils, surtout dans les écoles. L’éducation étant l’un des points contre lesquels il militait.
Le 17 Mai 2014, lors du mini-sommet sur la sécurité dans la sous-région Afrique centrale, le président de la République du Cameroun a déclaré la guerre à cette nébuleuse. Avec le Nigéria, le Tchad, Bénin, le Niger et des représentants de l’Union européenne, ils ont défini la stratégie de guerre commune contre Boko Haram.
Affaiblies par le combat, ces terroristes ont changé de mode opératoire, passant premièrement aux attentats kamikazes, puis à la multiplication des enlèvements avec demandes de rançons. Ces dernières années, l’on assiste plus aux incursions dans les localités qu’ils pillent, continuant tout de même à faire des morts.
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Même si le rapport ne mentionne pas les attaques dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, il faut noter qu’elles sont en proie à un conflit séparatiste depuis fin 2016. Cette crise, initialement basée sur des revendications corporatistes des avocats et des enseignants, a basculé progressivement vers des revendications sécessionnistes.
Les affrontements entre les soldats de l’armée camerounaise et les combattants sécessionnistes ont causé de milliers de morts parmi les belligérants et les civils. Plusieurs milliers de déplacés sont également à déplorer.