Le fond d’emprunt AfricaGoGreen a récemment reçu plus de 30 millions de dollars d’investissements de la Banque africaine de développement, du Fonds pour l’énergie durable en Afrique et du Fonds nordique de développement.
Le défi climatique auquel est confrontée l’Afrique nécessite la mobilisation de plusieurs investissements. A cet effet, la Banque africaine de développement, avec son Fonds pour l’énergie durable en Afrique (SEFA), a approuvé une prise de participation combinée de 20 millions de dollars, soit 12 milliards FCFA, dans le Fonds AfricaGoGreen (AGGF).
Il s’agit en effet d’un fonds d’emprunt créé pour promouvoir les investissements privés dans les technologies et les modèles commerciaux à haut rendement énergétique visant à décarboniser les économies et accélérer la transition énergétique en Afrique.
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Ces nouveaux investissements s’ajoutent à la contribution en capital de 11,5 millions de dollars approuvée par le Nordic Development Fund (NDF) en décembre 2021. Des appuis qui vont favoriser un financement accru de projets et d’entreprises dans les domaines des appareils industriels, de la mobilité électrique et des bâtiments verts, mais également attirer des investisseurs commerciaux et de financiers, directement ou par le biais du cofinancement de projets.
Objectifs du fond AfricaGoGreen
Lancé début 2021 avec 45 millions d’euros de capital catalytique, le fonds AfricaGoGreen est un projet phare du Pacte du G20 pour l’Afrique, géré par LHGP Asset Management qui fait partie du groupe Lion’s Head Global Partners. Son objectif est de faire « avancer les efforts de transition vers une économie à plus faible émission de carbone en offrant un financement aux entreprises africaines innovantes qui considèrent l’efficacité énergétique comme un défi et une opportunité ».
De plus, il fournit des instruments de dette flexibles et adaptés aux entreprises privées dans le domaine des appareils verts pour les processus domestiques et industriels, des bâtiments verts, des solutions d’e-mobilité et des projets de stockage d’énergie par batterie.
L’AGGF a approuvé sa première opération en août 2021, un prêt à AktivCo – une société qui finance des solutions d’énergie propre pour alimenter des tours de télécommunication situées au Burkina Faso, au Cameroun, au Tchad, en Côte d’Ivoire et au Niger.
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En décembre 2021, il a approuvé un prêt supplémentaire de 5,5 millions de dollars à BBOXX, une entreprise technologique qui explore des solutions énergétiques permettant de fournir de l’électricité et d’autres services publics à des millions de personnes qui en sont dépourvues, afin d’élargir l’accès à des solutions de cuisson propres.
Transition énergétique en Afrique, un combat continu
Les activités de l’AGGF s’ajoutent aux autres initiatives existantes en matière de financement des infrastructures, en particulier énergétiques. En effet, la BAD a annoncé, le 18 février dernier la création “Alliance pour les infrastructures vertes en Afrique”, en partenariat avec le fonds Africa50 (qu’il gère), la Commission de l’Union africaine et l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD).
Avec cette Alliance, la BAD compte tirer parti de l’intérêt des investisseurs institutionnels pour les projets “verts”, durables et tenant compte des aspects environnementaux et sociaux, tout en minimisant l’accumulation de la dette souveraine (dette des Etats) pour le financement de projets énergétiques à grande échelle.
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Cette Alliance devrait mobiliser 500 millions de dollars en capital, en vue d’attirer 10 milliards de dollars d’investissements dans le secteur sur le continent, à savoir : « des membres de l’alliance, d’autres institutions de financement du développement, d’institutions financières commerciales et de fondations, d’investisseurs institutionnels publics et privés africains et mondiaux, de promoteurs de projets, d’opérations souveraines de banques multilatérales de développement et de donateurs bilatéraux du G20 ».