Un mouvement séparatiste a été accusé de plusieurs attaques contre des installations de sécurité et des bâtiments gouvernementaux.
Des hommes armés utilisant de la dynamite ont attaqué un poste de police dans le sud-est du Nigeria, un jour après que deux policiers aient été tués dans une autre attaque dans la région, selon la police.
Les attaques de dimanche dans l’État d’Imo sont les dernières violences en date dans cette région où les violences séparatistes sont en hausse.
« Les hommes armés sont arrivés avec de la dynamite aux premières heures d’aujourd’hui et ont bombardé une partie de la station d’Oru mais l’assaut a été repoussé« , a déclaré à l’AFP Michael Abattam, porte-parole de la police de l’État.
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Il a précisé que quatre des assaillants ont été tués. « Quatre des hommes armés ont été neutralisés et cinq IED (engins explosifs improvisés) ont été récupérés« .
Samedi, Michael Abattam avait déclaré qu’un certain nombre d’hommes armés d’explosifs avaient attaqué le poste de police d’Umuguma, à l’extérieur d’Owerri, la capitale de l’État, faisant deux morts parmi les agents de police.
Il a ajouté que des hommes armés ont également envahi la résidence du professeur George Obiozor, leader de l’union culturelle Igbo Ohanaeze, et ont détruit une partie du bâtiment avec des explosifs.
Obiozor n’était pas chez lui au moment de l’attaque, a-t-il ajouté. « Nous sommes sur la piste des assaillants en vue de les traduire en justice« , a-t-il ajouté.
Le président Muhammadu Buhari a condamné dimanche les attaques, tout en s’engageant à mettre fin à la violence persistante dans la région.
« Il exprime sa sympathie aux autorités policières pour les pertes en hommes et en matériel, ainsi qu’au professeur Obiozor, qu’il a exhorté à maintenir son engagement en faveur de la paix et de l’unité de la Fédération contre ces obstacles« , a déclaré le bureau de M. Buhari dans un communiqué.
Le sud-est du Nigeria a connu une recrudescence de la violence, avec plus de 130 policiers et autres agents de sécurité tués par des hommes armés depuis l’année dernière, selon les médias locaux.
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Les autorités ont imputé les attaques au mouvement illégal du Peuple indigène du Biafra (IPOB), qui milite en faveur d’un État séparé pour l’ethnie Igbo, ou à sa branche armée, l’Eastern Security Network (ESN).
Le groupe a nié toute responsabilité dans ces violences. Des groupes de défense des droits de l’homme comme Amnesty International ont également accusé le gouvernement de faire preuve d’autoritarisme et de procéder à des exécutions extrajudiciaires.
Les mouvements séparatistes au Nigeria sont particulièrement sensibles depuis que la déclaration unilatérale de 1967 d’une république indépendante du Biafra par des officiers dissidents de l’armée Igbo a déclenché une guerre civile de 30 mois.
Plus d’un million de personnes, en majorité des Igbos, sont mortes des conséquences du conflit, de la faim et de la maladie.