L’armée malienne est plus active que jamais contre les groupes djihadistes. Dans un communiqué publié mardi 29 mars 2022, elle affirme avoir « multiplié les actions offensives pour rechercher et détruire les terroristes ».
Certaines de ces interventions sont encore en cours. Dans le même temps, de multiples sources de sécurité et civiles font état de nouvelles exactions de l’armée malienne et de ses auxiliaires russes.
Mais de très nombreuses sources sécuritaires et civiles, maliennes et internationales, dénoncent le fait que les frappes aient eu lieu un jour de marché.
Elles déplorent également les exécutions sommaires perpétrées par les soldats maliens et leurs supplétifs russes. Il est difficilement possible de vérifier les chiffres, mais on parle de dizaines de morts et de disparus, ainsi que des arrestations massives. Des sources font aussi mention de pâturages brûlés.
Ces sources, militaires et humanitaires, locales et internationales, signalent toutes plusieurs autres cas d’exécutions sommaires. En particulier, douze à quinze civils peuls ont été exécutés la semaine dernière dans le cercle de Koro, dans la région de Mopti, entre le 20 et le 24 mars, toujours par des soldats maliens et les combattants russes qui les encadrent.
LIRE AUSSI: Mali – La CEDEAO maintient ses sanctions !
Dans son communiqué, l’armée malienne n’y fait pas référence, mais évoque d’autres actions dans les cercles de Diema, dans la région de Kayes à l’ouest du pays, ainsi qu’à Diré, Tonka et Goundam, dans la région de Tombouctou au nord, et à Niono et Tominian, dans la région de Ségou au centre.
Avec un total cumulé de vingt et un terroristes neutralisés, une vingtaine d’arrestations et des saisies importantes de matériel.
Ces derniers jours, de nouvelles accusations d’abus ont été portées contre l’armée malienne, qui est soupçonnée d’avoir exécuté samedi 15 à 17 civils à Ansongo, des personnes déplacées qui tentaient de fuir les massacres – plusieurs centaines de morts – commis par le groupe État islamique dans la région de Ménaka au cours des trois dernières semaines.
L’armée dit avoir diligenté des enquêtes et mis en place des dispositifs de protection de la population dans les régions de Ménaka et de Gao.
Plus généralement, l’armée malienne dit prendre « très au sérieux les allégations d’exactions circulant sur les réseaux sociaux« , qui sont « en cours de vérification » et feront l’objet d’une enquête « si elles sont confirmées« .