Cela fait près d’une semaine que l’ONG humanitaire Médecins Sans Frontières a annoncé de manière unilatérale la cessation de ses activités dans le sud-ouest du Cameroun.
Une décision fracassante, exprimant probablement le ras-le-bol de cette organisation qui est régulièrement accusée par les autorités camerounaises d’être en cheville avec les séparatistes dans cette région en crise. A Yaoundé, la décision est perçue comme une véritable fuite en avant.
Une suspension des activités qui n’a pas vraiment étonné le ministère de l’Administration territoriale à Yaoundé.
Un haut fonctionnaire a déclaré à News365, sous couvert d’anonymat, que cette suspension était une esquive et un chantage de mauvais goût de la part de MSF. Le responsable a rappelé une injonction à toutes les ONG opérant au Cameroun, qui avait été faite par son patron, le ministre Paul Atanga Nji, en août 2021, de fournir à l’administration un ensemble de documents contraignants constituant le dossier les autorisant à opérer au Cameroun.
Un climat tendu
Dans la ligne de mire des autorités se trouvait déjà MSF accusée, de façon très explicite, d’avoir apporté assistance et soins à un redoutable combattant séparatiste sans en avoir averti les autorités.
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Dans le communiqué annonçant la cessation de ses activités dans le Sud-Ouest, l’organisation humanitaire elle-même indique que sa capacité à opérer librement a été entravée par le climat tendu entre l’ONG et les autorités, qui l’accusent de connivence avec les groupes séparatistes.
Regrets
La société civile, inquiète, n’a pas manqué de réagir. Maximilienne Ngo Mbe, qui dirige l’une des plus grandes associations de défense des droits de l’homme, a dit déplorer la suspension. Elle a invité MSF à ne pas baisser les bras pour le bien de la population du Sud-Ouest.