En raison de la détérioration des conditions de sécurité et du risque terroriste, le groupe russe Nordgold a indiqué samedi qu’il cessait son exploitation aurifère de Somita, située dans la région du Centre-Nord, à 200 km de Ouagadougou.
Selon la direction, « malgré des investissements coûteux en termes de sécurité, les menaces se renforcent de jour en jour« , l’accès au site étant devenu « presque impossible » et « la vie du personnel sérieusement menacée« .
La cessation des opérations à la Somita est un véritable symbole au Burkina Faso. Ouvert en 2007, c’est le plus ancien et le plus important site minier privé du pays. L’exploitation est implantée dans une ancienne zone de trafic où les contrebandiers transportaient des cigarettes, des pièces détachées et du carburant entre le Sahel et des pays comme le Bénin.
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Mais aujourd’hui, la pression terroriste est trop forte. La région est devenue un couloir permettant aux djihadistes de se diriger vers la Côte d’Ivoire et le Mali. Ces derniers mois, les attaques se sont multipliées et rapprochées. À la mi-mars, par exemple, deux civils et treize gendarmes ont été tués dans une double attaque à proximité.
Baisse de la production
Bien que la production d’or soit en déclin, la mine de Somita est restée ouverte en raison des prix élevés de l’or. La décision de fermeture a été un coup dur pour le Burkina Faso, dont le gouvernement détient 10 % des parts.
L’entreprise versait plusieurs milliards de francs CFA d’impôts annuels. Près de 600 employés sont au chômage, sans oublier la fin de toute l’activité économique qui tournait autour du site.
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Cette fermeture s’ajoute à celle de la mine de Youga. Gérée par un groupe turc et située plus au sud, elle a cessé ses activités il y a un mois.
Le gouvernement réfléchit à y redémarrer les opérations car « les terroristes peuvent reprendre les sites fermés et les exploiter eux-mêmes afin de financer leurs activités« , explique un commentateur. Une option serait que les mines elles-mêmes servent de bases pour les soldats et les gendarmes.