Un convoi de 50 camions du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est arrivé dans la province du nord de l’Ethiopie le week-end dernier. L’ONU appelle à plus de mobilisation pour pouvoir couvrir les besoins des personnes sinistrées.
Un nouveau convoi d’aide est parvenu jeudi dernier à Mekele, la capitale du Tigré, avec des fournitures médicales, de la nourriture d’urgence, du matériel de traitement des eaux et des articles essentiels aux ménages.
Une éclaircie pour les 4,6 millions de personnes, soit 83% des habitants de cette région, en situation d’insécurité alimentaire et dont 2 millions souffrent d’une “pénurie extrême de nourriture”, selon le Programme alimentaire mondial (PAM).
Il s’agit du deuxième convoi qui y parvient depuis l’annonce de la trêve humanitaire par le gouvernement éthiopien et les rebelles tigréens.
Le PAM avait déjà acheminé 500 tonnes d’aide alimentaire le 1er avril, alors que la région était menacée de famine. L’agence de l’ONU estime que ces aides restent insuffisantes pour répondre aux besoins des habitants de la région.
Depuis décembre 2021, les autorités d’Addis Abeba et les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré s’accusaient mutuellement de bloquer l’acheminement des convois d’aide au Tigré.
Une trêve était annoncée le 25 mars 2022, conditionnée par le retrait des forces du TLPF des régions voisines de Afar et de Amhara. Celle-ci devait permettre une amélioration immédiate de l’accès à l’aide humanitaire. C’est le 12 avril que le TLPF a annoncé s’être retiré d’une partie de l’Afar pour faciliter les livraisons du PAM.
Un autre convoi emmené par le PAM est actuellement en chemin vers Mekele. “Quarante-sept camions chargés de nourriture, de denrées nutritionnelles et de fournitures vitales, plus trois camions-citernes de carburant, essentiels pour livrer tout cela aux communautés”, précise l’agence onusienne.
Conflits ethniques au Tigré
Des combats ont éclaté en novembre 2020 dans le Tigré entre le gouvernement en place et le TPLF, dégénérant en une guerre civile faisant des dizaines de milliers de morts. Les soins de santé, l’électricité, les services bancaires et les télécommunications ont tous été interrompus.
Dans un rapport publié le 6 avril, Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) affirment que les civils tigréens ont été la cible d’« une campagne implacable de nettoyage ethnique » dans la partie occidentale de cette région du nord de l’Ethiopie.
Viols, meurtres, pillages, privation d’aide humanitaire ont été menées par les forces de sécurité de la région voisine de l’Amhara, des milices Amhara et l’administration locale. Des affirmations contestées par les autorités éthiopiennes.