Sans préciser de date ni d’échéance, le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Mory Condé, a présenté, en dix étapes, le programme qui devrait mener à la restitution du pouvoir à des civils élus en Guinée Conakry.
A l’occasion de l’ouverture du “cadre de concertation inclusif”, nouveau forum censé faciliter la transition politique en Guinée Conakry, qui a eu lieu vendredi dernier, le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation a décliné un calendrier de restitution du pouvoir aux civils.
“Le recensement de la population, le recensement administratif à caractère d’état civil et l’élaboration d’une nouvelle Constitution, son adoption par voie référendaire, l’organisation des élections locales, l’organisation des élections régionales, l’organisation des élections législatives, l’organisation de l’élection présidentielle – le premier et le deuxième tour – et ensuite l’installation du président élu pour mettre fin à la transition”, a déclaré le ministre Mory Condé.
De l’avis de plusieurs observateurs, le gouvernement de transition guinéen joue contre la montre. En effet, le 25 mars 2022, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a menacé d’imposer à la Guinée des “sanctions économiques et financières” plus larges si ces autorités ne présentent pas, au plus tard le 25 avril, un “chronogramme acceptable pour la transition”.
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La Cédéao, qui a insisté en vain sur la nécessité d’organiser des élections dans un délai de six mois après le coup d’État du septembre dernier, a suspendu la Guinée de ses organes et infligé des sanctions individuelles aux autorités de transition.
Néanmoins, ces derniers ont entamé une « concertation » nationale en vue d’une transition politique confiée à un futur “gouvernement d’union nationale”. Dans une correspondance adressée le 15 avril aux coalitions de partis politiques du pays, le ministre de l’Administration leur a demandé de lui faire parvenir au plus tard le 20 avril, “une proposition de temps pour chaque action concernée” dans le chronogramme de la transition qui a été dévoilé vendredi.
Selon Cheick Tidiane Traoré, leader du Mouvement pour la République (MPR), présent à la concertation, “on en a pour au moins quatre ans”, ajoutant qu’il appartient à un régime légal de réaliser le plan proposé par le ministre.
Pour rappel, le Colonel Mamady Doumbouya a pris le pouvoir le 05 septembre 2022 après avoir renversé et arrêté le président Alpha Condé. Les putschistes ont ensuite proclamé la dissolution du gouvernement, des institutions et la suspension de la Constitution qu’avait fait adopter Alpha Condé en 2020 et dont il s’était servi pour se présenter la même année à un troisième mandat, malgré des mois de contestations meurtrières.
Ils ont promis de rendre la politique au peuple à travers un gouvernement d’union et qu’aucune poursuite ne sera engagée contre les soutiens du régime. Des promesses qui n’ont pas suffi pour convaincre la Cedeao qui a s’est dite inquiète au sujet de la longueur de la transition et a décidé de geler les avoirs financiers des membres de la junte et de leurs familles.
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