Un soldat en état d’ivresse a abattu 08 personnes dont 05 civils dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Des mesures visant à limiter de telles bavures sont annoncées.
L’indignation est grande en République démocratique du Congo (RDC) où un soldat de l’armée nationale a ôté la vie à huit personnes et blessé plusieurs autres dimanche matin. Le drame est survenu dans la localité de Bambu, située à plus de 40 Km de Bunia, le chef-lieu de la province de l’Ituri.
Selon l’armée et la société civile, le soldat était ivre. Il aurait d’abord ouvert le feu sur son chef d’unité, un lieutenant-colonel, puis sur les gardes de corps de ce dernier. Les civils décédés sont des passagers d’un bus qui passait près du lieu de l’incident. Il a ensuite été neutralisé par un autre compagnon d’arme.
« Le véhicule voulait faire demi-tour. C’était un camion, le chauffeur a été atteint, les passagers aussi. Ça fait mal. On ne peut pas imaginer la mort d’une seule personne de plus, pas surtout de la part des Fardc qui est une armée régulière », explique Dieudonné Losa, le coordinateur de la société civile en Ituri.
Recrudescence des cas de bavures militaires
Cette tuerie ramène l’armée au centre des débats. Plusieurs appellent à d’importantes mesures au sein des forces congolaises. Un projet de loi de défense sera examiné pendant la session parlementaire qui se tient en ce moment.
La classe politique et la société civile de la province sont remontées, puisqu’il ne s’agit pas du premier cas depuis l’instauration de l’état de siège dans cette zone il y a près d’un an.
« Ce qui est vrai, c’est qu’il y a de plus en plus de morts d’hommes où la main des Fardc se fait sentir. Il n’y a pas longtemps, un autre élément des Fardc à Mungwalu a tué une femme et son mari. C’est une désolation pour nous », déplore Dieudonné Losa.
En juillet 2020, un autre soldat ivre avait tué 14 civils dont une fillette de 02 ans à Sange, au Sud-Kivu. Cette tuerie avait provoqué la colère des populations. Elles ont bloqué la route nationale traversant cette région pendant plusieurs jours et exposé les dépouilles des victimes, enveloppées dans des linceuls, à un carrefour très fréquenté. Le coupable a été condamné à perpétuité par la justice.
Des mesures annoncées pour limiter les cas
Pour l’armée, il s’agit d’un cas isolé d’indiscipline. « Nous condamnons fermement ce cas qui ne peut pas entamer la discipline militaire au sein des unités engagées sur le terrain des opérations », explique Jules Ngongo, porte-parole militaire en Ituri.
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Ainsi, la hiérarchie militaire a décidé de déployer son service d’éducation civique et patriotique, pour « redynamiser la discipline » au sein de ses unités.
« Les militaires qui sont au front vivent un certain nombre d’atrocités qui peut mener à certains traumatismes. (…) Ce sont des questions très préoccupantes qui nous poussent à interpeller nos autorités et à privilégier la réforme du secteur de sécurité. (…) Le souci pour nous c’est d’avoir une réforme qui commence à mettre au centre des préoccupations le militaire lui-même en termes d’amélioration de ses conditions de vie et en terme du renforcement de ses capacités d’intervention pour qu’il arrive à gagner la confiance du public », a déclaré Emmanuel Kabengele Kalonji, coordonnateur national du Réseau pour la réforme du secteur de sécurité et de justice.
L’alcool est un fleau … de tout coeur avec les familles des victimes, il faut une condamnation exemplaire de la justice
La situation en Ituri est tellement compliqué que les soldats petent les plombs