Le milliardaire a acquis le réseau social le 25 avril 2022 au terme d’un accord définitif avec le conseil d’administration pour environ de 44 milliards de dollars. Une nouvelle qui ne fait pas que des heureux.
Pari tenu ! Comme annoncé depuis quelques semaines, Elon Musk vient de racheter le réseau social Twitter au prix de 54,20 dollars par action, soit environ 44 millions de dollars.
L’homme le plus riche au monde devient donc le propriétaire de la plateforme qu’il considère comme « la place publique numérique où les sujets vitaux pour le futur de l’humanité sont débattus ».
Devant la réticence du conseil d’administration (CA) et les déclarations critiques et pessimistes de certains médias et internautes, Elon Musk a annoncé la semaine dernière avoir sécurisé 46,5 milliards de dollars pour mener à bien cette acquisition. Le milliardaire, qui était jusque-là l’un des actionnaires majoritaires avec 9%, menaçait de vendre ses parts en cas de refus du conseil.
L’entrepreneur d’origine sud-africaine avait également évoqué la possibilité de lancer une offre publique d’achat (OPA) hostile en passant directement par les actionnaires pour contourner le CA. Il a d’ailleurs contacté plusieurs actionnaires pour défendre son offre d’achat.
Une menace qui a mis le CA dos au mur, le forçant à accepter l’offre. « Une fois que le financement a été mis en place avec la menace d’une OPA hostile, le CA ne pouvait plus avoir recours à un chevalier blanc ou à un second enchérisseur », a relevé Dan Ives de Wedbush Securities.
En effet, la clause prévoit que si un actionnaire atteint plus de 15 % du capital de Twitter, le CA se réserve le droit de brader les actions pour tous les autres détenteurs de titres.
Vers une évolution du réseau social
Elon Musk souhaite faire de Twitter une application privée non cotée en bourse. Ainsi, l’action du groupe, coté au New York Stock Exchange, a été suspendue juste avant la parution du communiqué.
Elle frôlait les 52 dollars en prenant plus de 6 % vers 17 h GMT, grâce aux rumeurs d’une acquisition imminente dans la presse américaine.
Il pourrait également rendre Twitter plus rentable et augmenter la croissance de son nombre d’utilisateurs. Il a déjà suggéré plusieurs évolutions, comme l’ajout d’un bouton « Modifier » pour corriger un tweet après publication ainsi que des changements dans la formule d’abonnement payante, Twitter Blue.
Elon Musk, défenseur de la liberté d’expression
Le propriétaire de Tesla et SpaceX dont la fortune est estimée par le magazine Forbes à 269 milliards de dollars, communique régulièrement sur son compte Twitter où il cumule plus de 83 millions d’abonnés.
Il y donne des nouvelles de ses entreprises, lance des plaisanteries ou des polémiques. Concernant les polémiques, il a critiqué ce réseau social à plusieurs reprises à propos de la liberté d’expression et de la modération des contenus. « La liberté d’expression est le socle d’une démocratie qui fonctionne », a-t-il de nouveau martelé selon le communiqué de Twitter annonçant le rachat.
Plusieurs partisans de la liberté d’expression saluent la volonté du milliardaire de faire du réseau social « une arène ouverte pour la liberté d’expression » en relâchant ses règles de modération jugées top sévères.
Il s’agit notamment de la droite conservatrice américaine, qui reproche régulièrement aux entreprises de la Silicon Valley de favoriser les démocrates. La sénatrice du Tennessee, Marsha Blackburn, connue pour ses positions conservatrices, a déclaré qu’il s’agissait d’un « grand jour pour être conservateur sur Twitter » et qu’il était « temps que Twitter devienne ce qu’il est censé être : une plate-forme numérique ouverte à toutes les opinions ».
L’extrême droite française se réjouit également de l’événement. « Le rachat de Twitter par Elon Musk : une très bonne nouvelle pour la liberté d’expression ! Stop censure, on suffoque ! Vive la liberté ! », a écrit Florian Philippot, président des Patriotes et ancien bras droit de Marine Le Pen.
Réticences de l’opinion publique
Toutefois certains se montrent inquiets devant le culte de la liberté d’expression « absolue » prôné par le nouveau patron de Twitter. Tandis que certains politiques jugent ce rachat dangereux pour la démocratie, des ONG craignent la mise en place de mesures susceptibles de déconstruire des années de lutte contre des contenus haineux et la désinformation.
« Confier les rênes de Twitter à Elon Musk déchaînera à coup sûr des théories du complot que la plateforme a essayé de réprimer. Toute tentative d’utiliser la plateforme pour partager des informations légitimes sera éclipsée par un bourbier toxique de désinformation », a réagi Angelo Carusone, président de l’ONG progressiste Media Matters for America.
Utilisez-vous Twitter ? Dites le nous dans les commentaires