Les localités de la région du Centre-Nord (Foubé, Pensa, Bourouma et Barsalogho) sont confrontées ces derniers temps à une crise sécuritaire et humanitaire.
C’est le constat fait par les ressortissants de ces localités face à la presse le lundi 9 mai à Ouagadougou. Ils demandent donc aux pouvoirs publics burkinabè de secourir les populations de ces localités.
Les attentats terroristes se sont intensifiés ces derniers temps dans les communes de Foubé, Pensa, Bourouma et Barsalogho dans la région du Centre-Nord. « Ce n’est plus un secret pour personne aujourd’hui« , ont expliqué les intervenants.
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La situation dans le Centre-Nord est très grave. On peut affirmer aujourd’hui que Foubé est tombé aux mains des groupes armés car les populations de cette commune ont maintenant laissé leurs baluchons à Pensa, une ville située à 45 kilomètres de Barsalogho et à environ 90 kilomètres de Kaya, la capitale de la région du Centre-Nord.
Selon eux, la situation à Foubé est plus que critique. En effet, expliquent-ils, cette localité est totalement isolée du reste du pays depuis le 25 juillet 2021. Cela a notamment donné la possibilité aux groupes armés terroristes d’établir leurs positions en maîtrisant l’unique route reliant Foubé à Pensa.
Les deux dernières attaques, respectivement les 6 et 24 avril 2022, ont définitivement sonné le glas de l’évacuation de Foubé. « Certaines personnes qui ont fui Foubé pour Pensa se sont effondrées en cours de route parce qu’elles étaient affamées. Ces personnes ne se sont pas relevées. Ils sont morts« , racontent-ils avec aigreur.
Ils dévoilent ensuite que la seule commune de Pensa a recueilli ces dernières semaines quelques milliers de déplacés internes, soit plus de 20.000 âmes en souffrance. Le représentant des ressortissants desdites communes atteste que ces déplacés, pour la plupart, se réfugient sous des arbres et n’ont pas de quoi manger.
Dépassés par les spectacles macabres que vivent certains des leurs, ils sollicitent l’aide du gouvernement burkinabè, des organisations internationales et de toutes les personnes de bonne volonté : « Nous demandons au gouvernement de se pencher sur la situation de ces personnes« .
« Nous demandons au gouvernement de s’occuper de la situation de ces personnes. Les autorités doivent trouver des moyens de subvenir à leurs besoins et de les protéger des intempéries, car la saison des pluies approche à grands pas. Ces personnes ont besoin de nourriture et de tentes, mais aussi de soins ».
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En dehors de l’aide humanitaire, ils considèrent que si les forces de défense et de sécurité ne retournent pas dans ces communes dans un futur proche, il sera trop tard, car elles vont disparaître de la carte du Burkina.
« Si rien n’est fait, Pensa, qui était la destination de ces déplacés, va tomber, et tout le monde va se retrouver à Kaya ou à Ouagadougou. Si des mesures diligentes ne sont pas prises dans le domaine de la sécurité, Pensa, Bourouma et Barsalogho tomberont toutes sous le joug des groupes armés« , ont-ils déclaré.
Enfin, ils ont tenu à rappeler que l’avènement des autorités à la tête de l’Etat le 24 janvier dernier se justifierait par la restauration de l’intégrité du territoire national, le retour des déplacés dans leurs localités respectives. Elles devraient donc assumer leurs responsabilités car la conjoncture dans la région du Centre-Nord est très défavorable.