René Hadjadj est mort le 17 mai dans le quartier de La Duchère. Un suspect a été mis en examen. La piste antisémite a été écartée à ce stade de l’enquête.
« C’est une affaire loin d’être résolue, un juge d’instruction a été nommé. Nous suivons les développements de l’enquête« , avertit Nicole Bornstein, présidente du Crif Auvergne-Rhône-Alpes.
Le spectre de l’affaire Sarah Halimi, du nom de la vieille dame défenestrée et battue à mort chez elle à Paris par un individu jugé comme irresponsable par la justice et pour lequel le juge d’instruction a longtemps tergiversé pour retenir la circonstance aggravante d’antisémitisme, obsède une partie de la communauté juive.
Surtout que, tout comme dans l’affaire Sarah Halimi, le suspect principal du meurtre de René Hadjadj est de confession musulmane. La famille de M. Hadjadj paraît pourtant bien loin des discussions qui agitent la communauté juive. A ce stade, ils ne se sont pas constitués partie civile dans le cadre de cette enquête judiciaire entamée pour homicide volontaire.
Que s’est-il donc passé le 17 mai dans cette barre d’immeuble du quartier de la Duchère à Lyon ? D’après les investigations confiées à la section « criminalité » de la sûreté départementale (SD) du Rhône, René Hadjadj, 90 ans, qui vivait seul au deuxième étage d’un bâtiment de l’avenue du Plateau a rejoint Rachid Kheniche, 51 ans, un voisin qui habite au 17ème étage.
Le vieillard, bien souvent esseulé, a pour habitude de rejoindre son « ami« , d’origine algérienne comme lui, avec lequel ils prennent l’apéritif. Ils s’invitent parfois l’un chez l’autre.
Le voisin de René Hadjadj est qualifié de comploteur dans le cadre de l’enquête de voisinage effectuée par les enquêteurs. Cette journée-là, en début de soirée, les deux hommes se sont disputés. Le quinquagénaire a alors agrippé René Hadjadj et le fait tomber dans le vide.
Il faudra attendre quelques jours aux détectives de la SD pour que le scénario soit reconstitué. Le soir du drame, la piste de l’accident d’un homme âgé basculant de son balcon était manifeste dans le quartier. Depuis lors, Rachid Kheniche a été interpellé, déféré au tribunal, inculpé d’homicide volontaire et placé en prison.
Cet ancien prestataire de services de nettoyage indépendant, ne peut donner d’explication à son acte criminel. Il est présenté comme « fou » par les investigateurs, et il est à ce stade incarcéré dans une maison d’arrêt.
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Plus récemment, un jeune homme de religion juive est mort en banlieue parisienne après s’être précipité sur le passage d’un tramway alors qu’il tentait de fuir un groupe de personnes dans la rue.
La mort de Jérémie Cohen en février a été initialement traitée comme un simple accident jusqu’à ce que sa famille retrouve les images de l’attaque. La famille a transmis les preuves à Éric Zemmour, qui a mis en avant cette histoire dans sa campagne présidentielle.