« La police tue et la faction Alliance [syndicat de police] justifie les tirs et les meurtres pour ‘refus d’obtempérer’. La honte, c’est quand… », a tweeté le patron des Insoumis, taclant le ministre de l’Intérieur et une partie de l’opposition.
Gérald Darmanin a fustigé lundi 6 juin les « insultes » de Jean-Luc Mélenchon à l’encontre des policiers, dont trois sont en garde à vue à Paris après avoir tué la passagère d’une voiture lors d’un contrôle samedi et blessé grièvement le chauffeur.
« La police tue et l’Alliance factionnelle [syndicat de police] justifie les tirs et les meurtres pour « refus d’obéissance ». La honte, c’est quand…« , a tweeté le leader de La France insoumise dimanche soir, à une semaine du premier tour des élections législatives.
« Encore un abus de pouvoir inacceptable. La peine de mort pour refus d’obtempérer. Le préfet approuve ? Le ministre félicite… La honte, c’est quand…« , écrivait-il plus tôt sur le même réseau social.
La police tue et le groupe factieux Alliance justifie les tirs et la mort pour "refus d'obtempérer". La honte c'est quand ?
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 5, 2022
Des propos « d’une gravité sans précédent »
« Les policiers et les gendarmes méritent le respect. Ils font un travail courageux et difficile et risquent leur vie à tout moment. Les insulter déshonore ceux qui veulent gouverner. Que les enquêtes soient menées sans les utiliser comme otages d’une campagne électorale« , a réagi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
À écouter cette vidéo d’une candidate mélenchoniste, aucun doute : JL Melenchon n’aime pas la police. Au moins, les choses sont claires. Sauf si @JLMelenchon condamne cette attaque antirépublicaine ? Et qu’en pensent le @partisocialiste et @EELV ? Des paroles rapides s’imposent. pic.twitter.com/RcYstNMacR
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) June 7, 2022
Les policiers, les gendarmes méritent le respect. Ils font un travail courageux, difficile et risquent leur vie à chaque instant. Les insulter déshonore ceux qui veulent gouverner. Laissons les enquêtes se faire sans les utiliser comme des otages d’une campagne électorale.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) June 6, 2022
Marine Le Pen, de son côté, a pour sa part fustigé les propos « d’une incroyable gravité » de Jean-Luc Mélenchon, « à quelques jours de son retrait politique« .
« Il choisit donc de se déshonorer en rompant définitivement avec les valeurs de la République française« , a renchéri le leader du Rassemblement national. « Ce sont des propos indignes de quelqu’un qui prétend vouloir gouverner la France« , a commenté Stéphane Le Foll, maire socialiste du Mans et ancien ministre de François Hollande.
Garde à vue pour les 3 policiers
Les trois policiers qui ont ouvert le feu sur le véhicule présumé en délit de fuite samedi dernier demeurent en garde à vue ce mardi 7 juin. Ils continuent de revendiquer l’autodéfense. Une passagère a été mortellement touchée à la tête par l’un de leurs tirs.
Cette investigation est sensible car deux versions s’opposent. L’un des passagers, qui était installé à l’arrière de la voiture, admet que son ami s’était déjà échappé d’un contrôle de police.
Le conducteur en semi-liberté
RTL publiait ce matin une interview avec ce meme passager »Il a refusé d’obtemperer, il n’a pas de permis, il est en semi-liberté, tous les soirs il rentre à la semi-liberté (prison), il n’a aucun probleme, il ne voulais vraiment pas se faire attrapper pour ca. Je me suis à sa place, il a du se dire « c’est des vélos, ils vont pas me rattrapper, en voiture, c’est facile de les semer« .
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« On lui disait (au conducteur, ndlr) ‘gare-toi, sors’, mais il ne voulait pas regarder le flic. Peut-être que c’est à ce moment-là que le flic a dû voir qu’il ne voulait pas le calculer et descendre de la voiture qu’il a tiré », poursuit le passager du véhicule qui précise qu’il y a eu « au moins dix coups de feu« .
Cependant, un policier a été blessé à la main et aux genoux lors de cette intervention. Pour l’avocat des trois officiers, malgré la déclaration du témoin, l’intervention ne laisse aucun doute sur le fait que le conducteur a bien tenté d’écraser les policiers.