Mélenchon appelle à la formation d’un groupe parlementaire commun au Palais-Bourbon pour les insoumis, les socialistes, les écologistes et les communistes. Mais ses alliés rejettent la proposition.
Quel sera le visage de la Nupes à l’Assemblée nationale ? La question se pose après les résultats des élections législatives, qui ont permis à l’union de la gauche d’obtenir 133 sièges dans l’hémicycle, nettement plus que la soixantaine de députés de gauche de la législature précédente.
Jean-Luc Mélenchon est revenu lundi 20 juin sur le futur de cette alliance électorale sans précédent, qui devrait selon lui se prolonger au Palais-Bourbon : il souhaite que les partis de la Nupes ne forment qu' »un seul groupe d’opposition au Parlement« .
Le patron de la France Insoumise, qui s’est adressé aux journalistes devant le siège de son parti, a invité la coalition de gauche « à rester une alternative unie« , précisant que sa proposition « n’empêchera pas les partis, comme au Parlement européen, d’avoir des délégations« .
Les réponses ne se sont pas fait attendre chez les alliés électoraux de La France insoumise : Europe Écologie-Les Verts et le Parti communiste ont affirmé à l’AFP, dans la continuité de cette déclaration, qu’ils refusaient la proposition de Jean-Luc Mélenchon.
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« Pas question de se fondre dans un seul groupe« , a indiqué le porte-parole d’EELV, Alain Coulombel. « Nous sommes favorables à un intergroupe mais pas à un groupe commun« , a pour sa part affirmé un proche de Fabien Roussel chez les communistes.
Le Parti socialiste, l’une des quatre composantes de la Nupes, écarte également le principe d’un groupe unique à l’Assemblée nationale. Pour Guillaume Garot, député socialiste de Mayenne « l’union n’est pas la fusion » et « chacun doit trouver son groupe » au Palais-Bourbon.
« La gauche est plurielle, elle est représentée dans sa diversité à l’Assemblée nationale. Vouloir supprimer cette diversité est une erreur, et je m’y oppose« , a complété sur Twitter Valérie Rabault, réélue dans le Tarn-et-Garonne.
La gauche est plurielle, elle est représentée dans sa diversité à l' @AssembleeNat
C'est une force au service du peuple français.
Vouloir supprimer cette diversité est une erreur, et je m'y oppose. https://t.co/uZlNinx2V7— Valérie Rabault 🇨🇵🇪🇺🇺🇦 (@Valerie_Rabault) June 20, 2022
Dans le camp des autres socialistes, c’est la manière de procéder du leader de La France insoumise qui interroge. « Ce sont des discussions qu’il faut d’abord avoir en interne, parce que la logique d’une coalition, c’est qu’on parle. C’est le premier mode de fonctionnement que nous devons avoir« , a expliqué Jérôme Guedj, ajoutant que « cette proposition n’était pas prévue dans l’accord initial«