Les dirigeants de la CEDEAO ont levé les sanctions économiques et financières qui pesaient sur le Mali et ont trouvé un accord avec le Burkina Faso pour un calendrier de 24 mois avant un retour des civils au pouvoir.
Le 61ème sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est tenu ce dimanche 03 juillet à Accra au Ghana. Cette session était consacrée entre autres, à la situation politique, sécuritaire et économique dans la sous-région et à l’examen des Rapports sur la situation politique au Mali, en Guinée et au Burkina Faso.
L’une des résolutions majeures est la levée des sanctions économiques et financières imposées au Mali depuis janvier 2022. « Le sommet a décidé de lever toutes les sanctions économiques et financières à partir de ce jour », a déclaré Jean-Claude Kassi Brou, président sortant de la Commission de la Cédéao, lors d’une conférence de presse.
Ainsi, les frontières avec le Mali rouvriront immédiatement et les diplomates régionaux retourneront à Bamako.
« Cependant, les chefs d’État ont décidé de maintenir les sanctions individuelles, et la suspension du Mali de la CEDEAO, jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel », a-t-il ajouté. Les sanctions individuelles visaient des membres de la junte au pouvoir et du Conseil national de transition (CNT).
Selon un autre responsable de l’institution, « les chefs d’État ont précisé que conformément à la charte, les militaires de la junte ne peuvent pas être candidats à l’élection présidentielle ». En effet, l’adoption d’une loi électorale ouvrant la voie à la candidature d’un militaire à l’élection présidentielle, constituait un point de blocage dans les négociations depuis des mois.
La CEDEAO a pris cette décision après que les autorités maliennes aient validé quelques prérequis, notamment la proposition d’une transition de 24 mois et la publication, mercredi dernier, d’un calendrier électoral.
Ce dernier prévoit la tenue de l’élection présidentielle en février 2024, le référendum constitutionnel à mars 2023, et les législatives entre octobre et novembre 2023. Cela vient compléter l’adoption le 17 juin d’une nouvelle loi électorale et la mise en place d’une commission chargée de rédiger la nouvelle Constitution.
Accord avec le Burkina Faso et mise en garde de la Guinée
Une autre mesure forte prise au cours du sommet de la Cédéao est l’accord avec le Burkina Faso d’un calendrier de 24 mois avant un retour à l’ordre constitutionnel. Les sanctions économiques et financières contre le Burkina Faso ont également été levées.
« Sur le Burkina Faso, nous avons demandé à la junte de revoir sa copie. Elle demandait 36 mois. Aujourd’hui, tout le monde est d’accord que c’est 24 mois de transition à compter du 1er juillet 2022 », a déclaré un autre participant au sommet.
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Les autorités burkinabè prévoyaient jusqu’alors les dates du 24 décembre 2024 pour un référendum constitutionnel et du 25 février 2025 pour la tenue d’élections législatives et présidentielle. Le nouveau calendrier n’a pas encore été annoncé.
Par ailleurs, la CEDEAO rejeté une transition de trois ans proposée par les autorités guinéennes et leur a demandé de proposer un nouveau calendrier d’ici fin juillet ou de faire face à des sanctions économiques.
Les leaders ouest-africains ont nommé un nouveau médiateur, l’ancien président béninois Thomas Boni Yayi. Un préalable indispensable pour de nombreux partis d’opposition afin de participer au dialogue voulu par le gouvernement.