Les 12 millions d’élèves français reprennent le chemin de l’école ce jeudi, entamant une année scolaire dans un contexte d’inflation galopante et de hausse des coûts, qui affecte de nombreux aspects de la vie, y compris les repas scolaires.
L’association des maires de France a prévenu que le coût des repas scolaires pourrait augmenter de cinq à dix pour cent cette année, par rapport à 2021. Mais cela ne signifie pas que les étudiants verront nécessairement une forte hausse des prix.
Environ 8,5 millions d’enfants français âgés de 3 à 17 ans mangent dans les cantines scolaires chaque semaine.
Le déjeuner à l’école est facultatif, et les élèves peuvent rentrer chez eux ou aller manger à l’extérieur. Mais la majorité des familles choisissent de payer un plan de repas pour que leurs enfants mangent à l’école – des repas à plusieurs plats, avec une entrée, un plat principal, souvent du fromage et un fruit ou un dessert.
Comme tout aujourd’hui, le coût de production de ces repas augmente, l’inflation frappant les prix de l’énergie et des denrées alimentaires de base.
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Les prix des repas sont négociés au début de chaque année scolaire entre les institutions publiques qui les servent et celles qui les produisent.
Environ 40 % des repas scolaires en France sont préparés par des sociétés de restauration privées (dont la plus importante est Sodexo), qui préviennent depuis des mois que leurs coûts augmentent.
Elles ont fait pression pour augmenter leurs prix de 7 %, tandis que les villes ont accepté une hausse de 4 % en moyenne, selon le Syndicat national de la restauration collective.
Négociations
Les villes fournissent les repas des écoles maternelles et primaires, les départements gèrent les collèges et les régions les lycées.
Chaque entité fixe ses propres prix – en négociant avec les entreprises ou en s’approvisionnant en ingrédients – de sorte que les augmentations de prix varient, même si le coût de la nourriture ne représente que 30 % du coût d’un repas à l’école, en particulier pour les plus jeunes enfants qui bénéficient d’une garde pendant la pause de deux heures du déjeuner.
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De nombreuses villes, dont Paris, mais aussi Dunkerque ou Libourne, ont annoncé qu’elles prendraient en charge les éventuelles hausses de prix et ne les répercuteraient pas sur les élèves et leurs familles.
La région Île-de-France, qui gère les lycées de Paris et des villes voisines, a annoncé que ses prix n’augmenteraient pas cette année scolaire et qu’elle absorberait le coût supplémentaire de quatre millions d’euros.
D’autres ont décidé de répercuter les augmentations de prix ou de partager la différence. Environ la moitié des villes pratiquent une tarification échelonnée en fonction des revenus, et certaines envisagent d’augmenter le prix du déjeuner uniquement pour les ménages les plus aisés.
Réduire les portions ?
Quelques villes envisagent de modifier l’offre, bien que la réduction des portions soit controversée, car le déjeuner scolaire est souvent le seul repas complet et équilibré de la journée pour certains élèves.
La ville de Caudebec-lès-Elbeuf, en Normandie, a décidé – avec l’accord des parents – de supprimer un plat du repas chaque jour, qu’il s’agisse d’une entrée, d’un fromage ou d’un dessert.
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Cette décision signifie que les prix peuvent rester les mêmes, tout en permettant à la ville d’absorber une augmentation de 32 000 euros. Elle permet également de lutter contre le gaspillage alimentaire, un autre problème des cantines scolaires, qui a un effet sur les prix.
La nouvelle alliance politique de gauche Nupes a saisi l’occasion pour introduire un projet de loi qui garantirait la gratuité des déjeuners dans le cadre d’un droit constitutionnel à l’éducation gratuite, et couvrirait également le transport, les sorties scolaires et même les fournitures scolaires.
Le projet de loi, qui coûterait 7,9 milliards d’euros par an à l’État, est une déclaration de principe sur le rôle du gouvernement face à l’augmentation rapide des coûts.
Quatre euros par an
En fin de compte, si elle cause un casse-tête à de nombreuses villes de France, la hausse du coût des repas scolaires est relativement faible pour les élèves eux-mêmes.
Une augmentation de quatre pour cent est importante, proportionnellement, mais si quelqu’un paie trois euros pour le déjeuner chaque jour d’école, l’augmentation représente 12 centimes par repas, soit quatre euros par an, pour une année scolaire de 36 semaines.
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Une préoccupation plus importante est de maintenir l’engagement des familles à envoyer leurs enfants déjeuner à l’école, en particulier celles qui se trouvent en haut de l’échelle des revenus.
Une demande accrue signifie un soutien continu aux systèmes en place, qui seront menacés par des augmentations de prix perçues ou une baisse de la qualité.
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