En Italie, les bureaux de vote ont ouvert ce dimanche matin, alors que le pays s’apprête à voter pour des élections générales anticipées qui pourraient faire basculer sa politique nettement à droite à un moment critique pour l’Europe, la guerre en Ukraine faisant exploser les factures d’énergie et mettant à l’épreuve l’unité occidentale.
L’alliance de droite est formée par la dirigeante de Fratelli d’Italia ou Frères d’Italie, Giorgia Meloni, le dirigeant de la Lega, Matteo Salvini, et Silvio Berlusconi, trois fois Premier ministre, qui dirige le parti Forza Italia, qu’il a créé en 1994.
À l’approche de l’élection de dimanche, les sondages d’opinion avaient suggéré que Meloni, une politicienne d’extrême droite dont le parti Fratelli d’Italia est connu pour ses racines néo-fascistes, était en tête en termes de popularité.
Si elle gagne, elle sera la première femme en Italie à occuper ce poste et à diriger le premier gouvernement d’extrême droite du pays depuis la Seconde Guerre mondiale.
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Alors que, dans les derniers jours de la campagne électorale, M. Salvini a critiqué les atrocités commises par la Russie en Ukraine, M. Berlusconi a suscité des doutes en déclarant que M. Poutine voulait simplement mettre des personnes « décentes » au gouvernement de Kiev, après que les séparatistes de Donbas, soutenus par Moscou, se soient plaints d’être lésés par l’Ukraine.
L’ancien Premier ministre Giuseppe Conte est à la tête du Mouvement 5 étoiles, un parti populiste qui évite le clivage politique gauche-droite en Italie, après avoir succédé à Luigi di Maio à la tête du parti il y a deux ans.
Enrico Letta, chef du Parti démocrate, est la principale force de centre-gauche en Italie et le principal rival de Meloni.
Ce qui est important, c’est que ce soit quelqu’un de compétent
Les bureaux de vote ont ouvert à 7 heures. Le dépouillement des bulletins de vote en papier devait commencer peu après leur fermeture, à 23 heures, et des projections fondées sur des résultats partiels devaient être établies tôt lundi matin.
Près de 51 millions d’Italiens ont le droit de voter. Les sondeurs ont toutefois prédit que le taux de participation pourrait être encore plus bas que le taux record de 73% lors des dernières élections générales en 2018.
Ils disent que malgré les nombreuses crises de l’Europe, de nombreux électeurs se sentent étrangers à la politique depuis que l’Italie a eu trois gouvernements de coalition depuis la dernière élection – chacun dirigé par quelqu’un qui ne s’était pas présenté.
Les premiers électeurs à Rome ont exprimé leurs inquiétudes concernant la politique italienne dans son ensemble. « J’espère que nous verrons des gens honnêtes, et c’est très difficile de nos jours« , a déclaré Adriana Gherdo, dans un bureau de vote de la ville.
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« J’accepte très bien que (le premier ministre) soit une femme, mais l’important est que ce soit quelqu’un de compétent« , a ajouté l’électrice Clara Invrea.
L’élection dans la troisième économie de la zone euro est suivie de près en Europe, étant donné les critiques de Mme Meloni à l’égard des « bureaucrates de Bruxelles » et ses liens avec d’autres dirigeants de droite.
Elle a récemment défendu le dirigeant hongrois Viktor Orban après que la Commission européenne ait recommandé de suspendre l’octroi de milliards d’euros de fonds à la Hongrie en raison d’inquiétudes quant au recul de la démocratie et à une éventuelle mauvaise gestion des fonds européens.
Les élections ont lieu six mois à l’avance après l’effondrement du gouvernement d’unité pandémique de Mario Draghi fin juillet. Le président italien Sergio Mattarella n’a pas vu d’autre solution que de faire élire un nouveau Parlement par les électeurs.
Les sondages d’opinion ont révélé que Draghi, ancien directeur de la Banque centrale européenne, était extrêmement populaire. Mais les trois partis populistes de la coalition ont boycotté un vote de confiance lié à une mesure d’allègement de la facture énergétique.
Leurs dirigeants, M. Salvini, M. Berlusconi et le chef du Mouvement 5 étoiles, M. Giuseppe Conte, un ancien premier ministre dont le parti est le plus important dans le Parlement sortant, ont vu la popularité de Mme Meloni augmenter alors que la leur baissait.
Meloni a maintenu ses Frères d’Italie dans l’opposition, refusant de rejoindre le gouvernement d’unité de Draghi ou les deux coalitions de Conte qui ont gouverné après le vote de 2018.
Elle s’est encore éloignée de Salvini et de Berlusconi avec un soutien indéfectible à l’Ukraine, notamment en envoyant des armes pour que Kiev puisse se défendre contre la Russie, car son parti défend la souveraineté.
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