Urgent – Nouveau scandale explosif autour de Nasser Al-Khelaifi et du Qatar

Libération vient de publier une enquête explosive pour le Qatar et le président du PSG. Sur fond de détention et de chantage.

A deux mois de la Coupe du Monde de football au Qatar, Libération vient de faire paraitre une enquete qui risque d’etre explosive. Elle implique Nasser Al-Khelaifi, le patron du PSG et très proche de l’Emir du Qatar. Un dossier compliqué, composé de chantage, d’abus et d’accords secrets, pour que rien ne se sache avant la grande fete du Coupe du monde au Qatar qui se tiendra du 20 novembre au 18 décembre.

Au centre de l’histoire, un franco-algérien surnommé « Tayeb B » par le quotidien Libération. Ce chef d’entreprise de 41 ans, qui a vécu au Qatar avec sa famille et qui a été arrêté et emprisonné pendant de longs mois, au motif qu’il détenait des documents supposés compromettants pour le président du Paris Saint-Germain.

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Placé sous une pression psychologique intense pendant de nombreux mois, l’homme d’affaires ne sera libéré que le 1er novembre 2020, après la remise aux autorités qataries de plusieurs supports numériques sur lesquels étaient stockés ces documents sensibles.

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Selon la victime, il s’agissait de différents types de documents : les premier serait de nature à étayer un peu plus les soupçons d’une action de corruption de l’émirat et de Nasser al-Khelaïfi dans l’attribution controversée de la Coupe du monde 2022.

D’autres dossiers détailleraient des faits de travail dissimulé dans l’entourage de NAK et la troisième, plus personnelle, aurait trait à la vie privée du président du PSG dans la capitale française.

« Ces dossiers ouvrent les portes d’un monde souterrain stupéfiant » selon Libé

Jointe par Libération, une source proche de ces enquêtes qualifiées d' »ultra-sensibles » n’exclut pas « que Tayeb B. ait lui-même cherché à placer ou monnayer les documents qu’il avait obtenus en vue d’une contrepartie ou d’argent« . Autrement dit, que celui-ci ait fait chanter Nasser al-Khelaïfi.

Il est facile de dire que, qu’il s’agisse de documents financiers, privés ou les deux, les autorités qataries entendaient éviter que leur divulgation ne vienne briser le storytelling sur mesure parisien d’Al-Khelaïfi. « Ces dossiers ouvrent les portes d’un inframonde sidérant, nous propulsant dans les coulisses du PSG. Le club avait comme une mini agence de renseignement autour de lui, qui semble commencer à se déchirer. Il risque de se secouer violemment dans les mois à venir ».

Tayeb B., installé au Qatar depuis 2019, y exerce le métier de consultant en géopolitique et géoéconomie. Autrement dit, une sorte de lobbyiste grassement payé par Dr Ali bin Samikh al-Marri du Comité national qatari des droits de l’homme (NHRC).

Ces documents avaient en tout cas semble-t-il suffisamment de valeur pour que se déroule une improbable négociation débouchant sur un protocole confidentiel. La remise en liberté de Tayeb B., après une détention très éprouvante, ne s’est en effet opérée qu’après la signature par toutes les parties d’un contrat secret que Libération a pu consulter.

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Ce deal rocambolesque prévoit que l’entrepreneur doit être astreint à un strict silence, sans quoi il sera redevable d’une somme de 5 millions d’euros « sans préavis« . Dans ce protocole, Tayeb B. est aussi forcé de reconnaître « s’être approprié illicitement des documents confidentiels, dont il a notamment altéré/falsifié l’objet et le contenu« .

Pour saisir la genèse de cette histoire invraisemblable, il faut revenir sur les origines de la trajectoire de Tayeb B.. Né à Gennevilliers en 1981, il incarne le portrait robot dont le Qatar est si friand. Chef d’entreprise survolté disposant d’un vaste réseau, il affirme avoir créé une quinzaine d’entreprises en France, dans l’industrie de la logistique. 

A partir de 2006, il a investi dans le Golfe et en Afrique. Mais son aisance relationnelle et ses appuis diplomatiques et politiques, en particulier auprès des membres du parti républicain, le conduiront plus haut. En 2017, un petit déjeuner de travail sera organisé avec le patron du PSG, en présence de l’ancienne ministre déléguée à la Francophonie, et intermédiaire éphémère dans le complot, Yamina Benguigui.

le Qatar lui proposera par la suite de se lancer dans une campagne de communication autour de la crise du Golfe qui, en 2017, avait amené l’Arabie saoudite et ses alliés à établir un blocus de l’émirat. Le chef d’entreprise se rapproche alors progressivement des diplomates présents à l’ambassade de Paris, et fréquente le saint des saints pour qui veut faire du business à Doha : la prestigieuse  » corbeille  » du Parc des Princes.

Or, en janvier 2020, voilà que son aventure se mue en cauchemar. Tayeb B. est interpellé près de chez lui par une quinzaine d’agents se déclarant membres des forces de sécurité qataries.

On évoque, dans les milieux de l’homme d’affaires, une révélation qui a conduit à sa perte immédiate. Et du côté de Nasser al-Khelalïfi, on évoque « l’existence d’un chantage auprès des officiels qataris, puis, en cas d’échec, auprès des officiels émiratis« , propriétaires de Manchester City, avec lesquels Doha cultive des relations diplomatiques très tendues.

Les agents lui ont tout simplement indiqué, de façon laconique, qu’il était interpellé « sur ordre de l’Emir« . Une fouille brutale est effectuée à son domicile. Puis, Tayeb B. fut contraint de signer un document en arabe. Une cagoule noire est ensuite placée sur son visage et il est emmené dans un lieu tenu secret. 

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Commence alors un cycle d’interrogatoires. Les yeux bandés et menottés, il est conduit à plusieurs reprises dans une autre pièce fermée, mais avec une fenêtre en verre opaque. Les premières fois, on lui demande de rester immobile pendant des heures, sans qu’on lui pose la moindre question. Seulement au bout d’une semaine, le 20 janvier, un premier contact a été autorisé avec sa femme. 

Puis Tayeb B. averti son épouse qu’elle devait « coopérer pleinement avec l’enquête car sa vie était en jeu« . Surveillé de près, le chef d’entreprise charge sa femme d’engager l’acte 1 d’une folle négociation de plusieurs mois, qui consistera à ramener au Qatar tous les supports numériques contenant les documents sensibles. Par ailleurs, il lui est officiellement interdit de prévenir les autorités françaises ou de faire appel à un avocat.

Tayeb B est toujours, quant à lui, placé au secret. Quand, lors d’interrogatoires, les propos de Tayeb B. ne satisfont pas ses geôliers, il est forcé de rester assis sur une chaise, sans bouger, pendant une dizaine d’heures. Il s’est vu refuser le droit d’être assisté par un avocat ou de bénéficier des services d’un interprète. Surtout, on lui a dit qu’il était soupçonné d’être un espion pour une puissance étrangère. 

Début mars, il se trouve finalement en présence de sa femme et lui demande de rentrer en France, d‘alerter les autorités et de mobiliser son réseau de contacts politiques. En avril, une transaction lui est alors proposée pour la première fois, à l’issue de laquelle il remettrait les documents en sa possession par l’intermédiaire de sa femme en échange de sa libération. Pour la première fois également, l’hypothèse de geler un protocole d’accord lui serait suggérée.

Sur les indications de son mari, Djamila a rapidement pris contact avec Yamina Benguigui, qui l’a dirigée vers Rachida Dati. Cette dernière aurait été démarchée en sa qualité d’ancienne ministre de la Justice ayant des contacts privilégiés avec le Qatar.

Puis elle engage Olivier Pardo, l’avocat d’Eric Zemmour. Le 18 mars, une convention d’honoraires, que Libération a pu consulter, est officiellement signée entre Djamila, Olivier Pardo et un autre grand avocat. Alors que Tayeb B. est détenu et maltraité au Qatar, aucun de ces avocats ne jugera bon de s’inquiéter de ses conditions de détention, ni d’alerter officiellement les autorités françaises. Dans le plus grand secret, un deal a donc été mis en place entre les deux capitales, Paris et Doha.

Mais ils travaillent sur le processus pour trouver un accord et le 9 juin 2020, Djamilla envoie le mail suivant à Maitre Pardo:  » Je soussigné(e) autorise Maître Olivier Pardo à remettre des documents à Maître Francis Szpiner (l’avocat des qataris). »  A peine une semaine plus tard, le 15 juin, une restitution de deux clés USB et d’un disque dur a lieu dans les bureaux du cabinet d’avocats de Francis Szpiner et Renaud Semerdjian. Un certificat officialisant cet échange est signé par Francis Szpiner et Olivier Pardo.

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Deux semaines plus tard, le 1er juillet, Tayeb B. est libéré de prison après plusieurs mois extrêmement éprouvants. Ce même 1er juillet ne semble pas être le fruit du hasard, puisque Djamila remet également ce jour-là une toute dernière clé USB à la partie adverse. Dix jours plus tard, le sulfureux protocole transactionnel est signé à Paris. Un collaborateur d’Olivier Pardo l’a envoyé à Doha pour que Tayeb B. le signe numériquement, ouvrant la voie à son retour en France.

En dépit de cette conclusion, Tayeb B. doit encore patienter quelques mois avant de pouvoir se rendre en France. Alors qu’il croyait pouvoir décoller en septembre, son interdiction de voyager a été maintenue. Selon ses avocats, ce délai a laissé le temps au Qatar d’évaluer tous les médias numériques, mais surtout à Nasser al-Khelaïfi de purger le procès du « Fifagate« .

Pour l’entourage du boss du PSG, ces délais n’ont rien à voir avec le Fifagate, a contrario. Une personne proche d’Al-Khelaïfi raconte ainsi : « Tayeb B. aurait systématiquement cherché à lier ses déboires qataris à Nasser, alors qu’il existe d’autres contentieux entre lui et l’émirat, parfaitement étrangers à NAK. C’est un maître chanteur qui voulait des millions d’euros et qui s’est fait griller. Point barre« .

Rentré à Paris, le chef d’entreprise va néanmoins contre-attaquer. Accablé, affaibli, prenant réellement conscience de la souffrance psychologique de sa famille selon ses conseils, le quadragénaire entreprend un certain nombre de démarches « réparatrices« .

Ne partageant pas la méthode de conduite des négociations avec Olivier Pardo, il se détache d’abord de son conseil. Il y a quelques mois, Tayeb B. s’est aussi constitué partie civile pour obtenir l’annulation du protocole d’accord, que sa défense considère comme nul et non avenu car il ne peut être utilisé, selon lui, pour dissimuler des actes délictueux.

Enfin, plusieurs saisines ont été adressées au Rapporteur spécial des Nations unies contre la torture et au Groupe de travail sur la détention arbitraire. 

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