Ah là là que d’émotions ! Le bilan comptable est certes le même que la semaine précédente, mais celui de nos sensations de supporters est tellement différent, tant les deux déplacements de l’OM à Lisbonne et Paris ont constitué des sommets émotionnels, de ceux qui forgent notre foi en notre club et qui permettent de la transmettre aux jeunes générations.
Chaque lundi, Laurent Landi, supporter du club phocéen, livre son point de vue pour News365 sur l’actualité, toujours bouillante, de son club chéri.
L’Europe en reconquête
Après deux défaites lors de ses deux premiers matchs de Ligue des Champions, l’OM devait affronter deux fois le Sporting Clube de Portugal qui avait exactement le parcours inverse, à savoir deux victoires. L’enfer était donc promis aux olympiens.
Le ridicule était même en ligne de mire avec des chroniqueurs moqueurs déjà prêts à bondir sur le zéro pointé en quatre journées et les statistiques sur le nombre de défaites depuis mathusalem du seul club français vainqueur de la Ligue des Champions, même après plus de 1,5 milliard d’euros investis par le Qatar en 11 ans à Paris.
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Patatras ! L’OM compte six points après cette double confrontation avec le club lisboète et s’est parfaitement relancé dans la course à la qualification en occupant la deuxième place de son groupe. Le dernier acte de cette épopée a donc vu Marseille s’imposer à Lisbonne avec une certaine autorité et beaucoup de maîtrise.
Sans maîtrise, la puissance n’est rien
Hors aspect tactique, la grande différence entre cet OM version 2022-2023 et ses précédentes versions est certainement cette fameuse maîtrise des événements, des temps forts et des temps plus faibles, en somme son contrôle des émotions pendant les matchs de Ligue des Champions.
C’était un problème régulièrement pointé du doigt par Pablo Longoria et ses prédécesseurs lors des précédentes campagnes européennes. En cela, il est déjà possible d’apprécier à sa juste valeur les apports d’Alexis Sanchez, Mbemba et Bailly. Lors des précédentes campagnes européennes, les coups du sort, les cartons rouges, les blessures de joueurs clés étaient systématiquement subis par l’OM. Cela fait du bien de voir que le mistigri est passé du côté de l’adversaire.

A Lisbonne, l’OM a également été maître de son sujet tactiquement. Dans un premier temps, les Phocéens ont évolué avec un bloc médian en cherchant à jouer dans la profondeur entre les défenseurs centraux et les latéraux du Sporting pour désorganiser le bloc adverse. En deuxième mi-temps, et d’autant plus quand les lisboètes ont été réduits à 9 à l’heure de jeu, ils sont passés en bloc haut pour contrôler le ballon, les espaces et réduire les efforts.
Harit moi si tu peux
Dans ce collectif bien organisé et émotionnellement intelligent, deux joueurs ont fait la différence individuellement lors des deux matchs contre le Sporting. Alexis Sanchez, par son pressing, sa pression constante sur la défense portugaise, son leadership rayonnant sur l’ensemble de son équipe, et bien sûr les deux buts qu’il y a marqué, a été un détonateur précieux dans la quête de l’implosion du leader du groupe D de la Ligue des Champions.
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A Marseille, il avait provoqué la dépression du gardien titulaire Antonio Adan en contrant l’un de ses dégagements pour l’égalisation olympienne. A Lisbonne, il a mis au supplice le capitaine du Sporting Sebastian Coates, ce qui a obligé son entraîneur à le remplacer à la 35ème minute seulement. Quelque part donc, Sanchez, l’OM est toujours debout dans cette compétition européenne.

L’autre homme providentiel de cette double confrontation est bien sûr Amine Harit. Un but marqué, deux passes décisives, un pénalty provoqué, réduisant par la même occasion le Sporting à 10 dès la 20ème minute de jeu à Lisbonne, réussissant 100% de ses dribbles, et 95% de ses passes, tout simplement inHARITable !
Le Marocain est clairement en train de passer un palier à l’OM et sa vitesse, la verticalité de son jeu, son altruisme après avoir cassé la ligne adverse par le dribble ou la course sont tellement en phase avec le jeu prôné par Igor Tudor que je salive déjà d’admirer son évolution tout au long de la saison. En tout cas, face au Sporting, Harit a été la dynamite insérée dans les ouvertures de l’édifice défensif lisboète.
Le plein de super
Contrairement au match s’étant déroulé au stade Vélodrome, les joueurs marseillais ont pu compter sur le soutien de leurs supporters à Lisbonne. Ils étaient ainsi plus de 1 200 fidèles à encourager l’OM dans l’enceinte do Estádio José Alvalade et après 20 minutes, le stade était à eux. Leurs chants résonnaient à l’unisson, si bien que l’un des plus fameux d’entre eux, le “Aux armes”, claquait comme aux plus grandes heures du club.
Dans le parcage marseillais, les vaillants et chanceux supporters ont ainsi pu faire le plein de super émotions ! Mais ils ont bien fait d’en profiter, car, quatre jours après, à Paris, ils n’ont pas été autorisés par les autorités à encourager leur équipe au Parc des Princes. Ces dernières ont pris l’habitude de restreindre ou d’interdire la plupart des déplacements de supporters en Ligue 1 pour n’importe quel motif et c’est un scandale silencieux qui prive les amoureux de football en France d’une liberté de circulation des personnes pourtant inscrite dans la constitution européenne.
“Echouer, c’est avoir la possibilité de recommencer de manière plus intelligente” – Henry Ford
Hier soir donc, l’OM s’en est allé défier le club du Qatar pour son dernier affrontement avant sa coupe du monde si chèrement achetée depuis 2010. L’avenir dira s’il s’agissait du dernier “classique” avant un désengagement progressif de Qatar Sports Investments (QSI) du club de la capitale. La sensation au lendemain de ce match est que l’OM a rivalisé de belle manière avec le club de tout un État, ce qui n’en rend pas la défaite plus douce à digérer.
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D’abord, grâce à un exceptionnel Pau Lopez, qui a permis aux Phocéens de ne pas sombrer rapidement avec déjà deux arrêts d’envergure dans les six premières minutes. Il en réalisera huit en tout dans le match, son meilleur total dans un match de Ligue 1. Son homologue italien Gianluigi Donnarumma a, de son côté, effectué sept arrêts, ce qui illustre plutôt bien que les Marseillais se sont montrés dans l’ensemble à la hauteur de l’évènement.

Parmi les éléments positifs à souligner malgré la défaite, j’ai envie de citer le trio défensif composé de Mbemba, Bailly et Balerdi, que je trouve de plus en plus complémentaires. Si Mbemba avait déjà montré ses qualités individuelles plusieurs fois depuis le début de la saison, Bailly et Balerdi s’affirment également de plus en plus en un contre un ou ballon aux pieds.
Par ailleurs, Igor Tudor avait décidé d’exploiter l’absence de travail défensif du melon de Bondy, en donnant un bon de sortie à Chancel Mbemba lors des phases de possession olympiennes. Pour le PSG, cela s’est avéré un problème tactique aussi difficile à résoudre que l’âge véritable de l’ancien défenseur du FC Porto.
Sur le plan offensif, Alexis Sanchez, Amine Harit, Mattéo Guendouzi, Jonathan Clauss et Nuno Tavares ont su se procurer un bon nombre de situations jusqu’à l’heure de jeu. Après une grosse débauche d’énergie au premier quart d’heure de la deuxième mi-temps, cela s’est avéré physiquement compliqué pour Alexis Sanchez notamment.
Par contre, il est vraiment dommage de s’être à ce point précipités lors des situations que nous nous sommes créées pour frapper bien trop vite alors qu’Alexis Sanchez s’était plusieurs fois démarqué. Mon opinion ne sera sans doute pas majoritaire mais j’ai apprécié le fait que Tavares essaie encore et toujours de déborder et dribbler son vis à vis en phase offensive malgré ses nombreux échecs.
Ce sont des prises de risques positives et il faut avoir un sacré mental pour s’essayer encore et encore alors qu’il se sent moins en confiance qu’en début de saison. Je suis certain que s’il continue avec cette mentalité, ses efforts vont payer. Dans le même temps, défensivement, même si n’est pas l’assurance tout risque, c’est bien loin d’être catastrophique le concernant.
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L’OM faisait donc jeu égal avec le club de QSI, quand à la 41ème minute, un fait de jeu apparemment anodin va constituer le premier tournant de ce match. Eric Bailly, en position offensive suite à un corner, provoque une faute sur Bernat pour l’empêcher de relancer. Sur cette action, le défenseur olympien se blesse à la cuisse et demande à être remplacé.
S’en suivent cinq minutes de flottement dans l’équipe et le staff olympien. Sur le banc, Igor Tudor est furieux car Samuel Gigot met trop de temps à se changer à son goût. Après la reprise du jeu, les joueurs olympiens récupèrent le ballon et ont une phase de possession plutôt tranquille où Tudor leur demande de sortir le ballon en touche pour pouvoir effectuer le changement, ce qu’ils ne font pas après avoir tergiversé.
Gigot finit par remplacer Bailly à la 45ème minute, ce qui replace Balerdi dans l’axe de la défense alors qu’il en occupait le poste de défenseur central gauche. Cela a beau être son poste préférentiel, manifestement il a mis quelques secondes de trop à retrouver ses repères, puisqu’il est une minute plus tard en retard au marquage de Neymar et un peu trop loin pour le gêner dans sa frappe victorieuse.
Il serait cependant malhonnête d’imputer la plus grande responsabilité de ce but à Balerdi, par ailleurs auteur d’un grand match. En effet, celle-ci revient pour une fois à Amine Harit parti en dribbles de manière complètement inconsidérée à seulement trente mètres de nos buts plein axe. L’équipe, qui était en transition offensive, se retrouve ainsi déséquilibrée et la vitesse d’exécution des attaquants parisiens était bien trop difficile à compenser.
PSG- OM 1-0 – But de Neymar !#PSGOM pic.twitter.com/5hNCd51Hlt
— Pronos Foot (@PronosFoot123) October 16, 2022
“Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir” – Jésus Christ
Le deuxième tournant du match n’est pas un moment précis mais plusieurs situations gérées, comme par hasard, à sens unique par l’arbitre Clément Turpin, si bien que l’arbitrage de ce dernier a été une fois de plus décisif contre l’OM.
Premier moment de scandale arbitral, juste après le retour du vestiaire, quand Alexis Sanchez frappe en direction du but parisien alors qu’il se trouve dans la surface de réparation, et que le ballon est magistralement stoppé de la main ferme de Mukiele !
Le fait que ce dernier ne soit pas gardien de but n’a curieusement pas posé de problème ni à Clément Turpin sur le terrain, ni à François Letexier, l’arbitre officiant à l’assistance vidéo. Pourtant, la position du défenseur parisien n’avait rien de naturelle et il est clair que ses bras et ses mains sont positionnées de façon à augmenter la surface de son corps.
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Plus incontestable encore, le deuxième moment de scandale arbitral se déroule quelques minutes après ce premier incident, à la 52ème minute, Jonathan Clauss déboule sur le côté droit bien servi par un Alexis Sanchez inspiré. Il est passé devant Juan Bernat et parvient à frapper en déséquilibre car il est accroché par le défenseur parisien.
Là encore, pour Clément Turpin et François Letexier, c’est manifestement trop compliqué de siffler pénalty contre le club détenu par QSI à un peu plus d’un mois de la coupe du monde au Qatar ! Rappelons au passage que Messieurs Turpin et Letexier sont arbitres internationaux et qu’ils espèrent se mettre en valeur au Qatar.

D’autres faits, toujours dans le sens du club de Doha Paris, attisent la suspicion. Par exemple, à la 65ème minute, Neymar est stoppé de manière impeccable dans la surface de réparation olympienne. L’influenceur, soutien d’un certain candidat brésilien homophobe et raciste, choisit de simuler afin d’obtenir un pénalty si grotesque que même le corps arbitral complice de son club n’ose le siffler.
La simulation est visible depuis la station spatiale internationale, mais Clément Turpin ne la sanctionne pourtant pas d’un carton jaune, n’appliquant pas ainsi le règlement.
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S’en vient la 72ème minute. Ce moment où Samuel Gigot s’est cru dans une boucherie et a dégainé un tacle bien trop engagé avec les crampons tournés vers la cheville du capo de Bolsonaro à seulement trois mètres de l’arbitre. Il ne touche pas son adversaire mais le carton rouge n’en reste pas moins logique.
En revanche, puisqu’il n’est pas touché, le Obersturmbannführer du Brésil n’a aucune raison d’hurler comme s’il avait reçu un éclat d’obus et ni de se tordre de douleur comme s’il accouchait sans péridurale. Cela constitue donc une nouvelle simulation qui aurait dû être sanctionnée d’un carton jaune et, dans un monde footballistique normal et juste, cela aurait été le deuxième et ainsi valoir l’exclusion du joueur à la larme abondante et facile.
@PSG_inside @OM_Officiel : aucun des 2 pieds de Gigot ne touche Neymar mais celui-ci comme d’habitude roule déjà ! Et Mr Turpin a déjà la bouche au sifflet ! pic.twitter.com/MKwjwY1Xr1
— Panechoix (@Panechoix) October 16, 2022
Malgré ces turpitudes, l’OM a montré de réels progrès dans sa gestion de ce match où il a trop souvent oublié de jouer son jeu par le passé. Après les émotions de cette semaine, l’OM est en bonne position aussi bien en Ligue des Champions en occupant la deuxième place du groupe D, qu’en Ligue 1 où il a reculé certes à la quatrième place mais avec six points de retard sur le leader, trois sur le dauphin lorientais et un seul sur Lens qu’il recevra dès samedi au stade Vélodrome.
Le moment idéal pour remettre la marche en avant en Ligue 1 et faire chavirer de bonheur ses supporters.