La France a rapatrié 55 personnes provenant de camps en Syrie où se trouvaient des membres de la famille de djihadistes présumés de l’État islamique.
Il s’agit du plus important rapatriement de ce type en trois mois et il intervient une semaine après qu’un tribunal européen des droits de l’homme ait condamné la France pour son refus de renvoyer deux femmes détenues en Syrie.
« Les mineurs ont été transférés aux services d’aide à l’enfance« , a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. « Les adultes ont été remis aux autorités judiciaires« .
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Jusqu’à récemment, le gouvernement français a refusé les rapatriements massifs des centaines d’enfants français détenus dans les camps contrôlés par les Kurdes.
La Cour européenne des droits de l’homme a condamné la France
Les autorités parisiennes ont insisté pour traiter les détenus au cas par cas, une politique que les groupes de défense des droits ont critiquée comme étant délibérément lente.
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La semaine dernière, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné la France pour son refus d’autoriser le retour de deux femmes et a déclaré qu’elle devait réexaminer rapidement la demande des parents de ces femmes de les laisser rentrer chez elles.
La Cour n’a pas rendu de décision générale obligeant la France à renvoyer tous les citoyens détenus en Syrie depuis la chute du « califat » de l’EI, comme le souhaitent les groupes de défense des droits de l’homme et certains alliés occidentaux, dont les États-Unis.
La France privilégie les questions de sécurité
Les pays occidentaux sont confrontés à un dilemme quant au traitement de leurs citoyens détenus en Syrie depuis la fin des opérations militaires contre le groupe État islamique dans ce pays en 2019.
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Des milliers d’extrémistes en Europe ont décidé de rejoindre le groupe en tant que combattants, emmenant souvent leurs femmes et leurs enfants pour vivre dans le « califat » déclaré sur des territoires en Irak et en Syrie.
Avant le mois de juillet, la France avait donné la priorité à sa sécurité sur les préoccupations de bien-être des personnes détenues, mettant en avant une série d’attentats commis par les djihadistes de l’EI, notamment les assauts de novembre 2015 à Paris qui ont coûté la vie à 132 personnes.