Les funérailles de Lola, la fillette de 12 ans décédée vendredi 14 octobre, ont attiré un public nombreux, très ému, lundi 24 octobre en la collégiale Saint-Omer de Lillers, dans le Pas-de-Calais. Le temps est maintenant venu de rentrer dans les détails de l’enquête.
Les obsèques de Lola, la fillette de 12 ans décédée vendredi 14 octobre, ont attiré un public nombreux. Ainsi, plusieurs centaines de personnes ont assisté aux obsèques. Parmi elles, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, et la secrétaire d’État à l’Enfance, Charlotte Caubel. En raison de la capacité d’accueil de l’église (500 personnes), de nombreuses personnes ont dû rester à l’extérieur où une installation sonore a été mise en place.
« Nous avons souvent pensé que ton fort caractère te ferait gravir des montagnes« , a déclaré l’une de ses tantes. « Ta gentillesse ne connaissait pas de limites, elle te venait naturellement. Tu vas laisser un grand vide derrière nous, toi la plus jeune de la famille que tout le monde aimait taquiner. Ton départ aujourd’hui nous dévaste et nous anéantit. Notre chagrin est immense. Sans aucun doute, nous essaierons d’honorer ta mémoire, ma petite princesse. Nous prendrons soin les uns des autres. Nous t’aimons ma Lola. »
Les enquêteurs et les trois juges d’instruction en charge de l’affaire disposent d’une vision suffisamment claire du déroulé des faits
Dans le même temps, les premières informations recueillies au cours des gardes à vue des 15 et 16 octobre au 36 rue du Bastion, à Paris (17e), au sein des locaux de la brigade criminelle, continuent de filtrer. Confrontée aux policiers, la suspecte Dahbia B., 24 ans, interpellée samedi 15 octobre au petit matin chez un ami à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine), a en partie reconnu les faits, avant de revenir sur ses aveux.
Désormais, les enquêteurs et les trois juges d’instruction en charge de l’affaire disposent d’une vision suffisamment claire du déroulé des faits et de l’emploi du temps de Dahbia B. pour la journée du 14 octobre entre 15h30 – heure de l’enlèvement de Lola – et 23h20, heure à laquelle elle a été retrouvée sans vie par un SDF dans la cour de son immeuble.
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Selon Dahbia B., le meurtre a été exécuté dans le logement de sa sœur, au sixième étage. Les résultats de l’autopsie réalisée le lendemain ont démontré que la jeune fille était morte par asphyxie – du ruban adhésif avait été enroulé autour de son visage – et que les coups de couteau et de ciseaux portés contre elle étaient postérieurs à la mort. Voilà qui justifie que, malgré leur violence – particulièrement à la gorge – il y ait eu peu ou pas d’écoulement de sang.
Sa sœur, refuse de lui ouvrir la porte, elle laisse alors le coffre et les deux valises dans la cour
Le corps a ensuite été « plié » dans une mallette à roulettes. et Dahbia B. a quitté le batiment avec la malle et ses affaires personnelles. Elle a finalement appelé un ami, Rachid N., 43 ans, après avoir demandé de l’aide à deux personnes.
Chauffeur VTC habitant Asnières (Hauts-de-Seine), il arrive dans le 19e arrondissement vers 18 heures. Il embarque les bagages dans son véhicule et emmène Dahbia B., à son domicile.
Une fois qu’il a déchargé la malle et les valises, Dahbia s’est douché et, aux environs de 20h, le couple a dîné non loin de là, dans un kebab. Par la suite, aux alentours de 22 heures, Dahbia indique qu’elle désire rentrer à Paris.
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Dahbia B., est de retour à la résidence Manin. Sa sœur, refuse de lui ouvrir la porte, elle laisse alors le coffre et les deux valises dans la cour, côté rue d’Hautpoul. Puis elle décide de partir à Bois-Colombes, chez un autre ami, ou elle sera arrêté au petit matin du samedi. Rachid N. a lui aussi été arrêté et mis en examen placé sous contrôle judiciaire pour « recel de cadavre« .
Aux dires de son avocate, son client n’a jamais eu connaissance du contenu de la malle. Il réfute les faits, dit-elle, et il est très perturbé d’être rattaché à ce meurtre. Selon l’avocate, son client et Dahbia B., se connaissent depuis 3 ou 4 ans. Dahbia, qui n’a pas de domicile et était hébergée chez sa sœur aînée depuis plusieurs semaines, lui a raconté que sa sœur venait de la « mettre à la porte » et que, se retrouvant à la rue, elle cherchait un endroit pour dormir. Lui, célibataire, y a vu l’opportunité de passer une bonne soirée et plus si affinités.
Le 21 août dernier, elle a été arrêtée à l’aéroport d’Orly lorsqu’elle a tenté de forcer le passage en zone d’embarquement sans billet
De nationalité algérienne, la jeune femme est arrivée en France en 2016 avec un visa étudiant. Initialement, elle vivait avec ses sœurs et sa mère dans le département du Val-de-Marne. Son père, resté en Algérie, est décédé il y a trois ou quatre ans. Sa mère, il y a deux ans.
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Selon son entourage, à la suite de ce décès, Dahbia B. a entamé un processus de perte de repères. Très active sur les réseaux sociaux, s’exposant volontiers dans des vidéos ou des photos sur son compte TikTok, elle paraissait, depuis quelques mois, être victime de fragilité mentale et de délires.
Ainsi le 21 août dernier, elle a été arrêtée à l’aéroport d’Orly lorsqu’elle a tenté de forcer le passage en zone d’embarquement sans billet. Les autorités ont constaté après cet incident que son visa avait expiré et on lui a alors notifié une obligation de quitter le pays dans les 30 jours.
Les enjeux de cette enquête sont désormais de déterminer si au moment des faits, Dahbia B. était atteinte d’un désordre mental
Mais nul ne sait ni comprend pourquoi elle a commis un tel acte de violence barbare. Aucun motif ne s’y rattache. Pas même celui d’un différend avec la mère de sa victime, qui, quelques jours plus tôt, avait refusé de lui délivrer un laissez-passer pour l’immeuble.
Selon une source judiciaire, l’enjeu de cette affaire est désormais de savoir si, dans l’affaire est désormais de savoir si, au moment des faits, Dahbia B. était atteinte d’un trouble mental qui aurait aboli son discernement ou le contrôle de ses actes.
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Pour une source judiciaire les enjeux de cette enquête sont désormais de déterminer si au moment des faits, Dahbia B. était atteinte d’un désordre mental qui aurait annihilé son discernement ou le contrôle de ses actes. Dans cette hypothèse, elle ne serait pas pénalement responsable. Dans cette hypothèse, elle ne serait pas pénalement responsable.
A contrario, s’il apparaissait que ce trouble n’ait altéré son discernement, elle serait alors passible de poursuites et pourrait être renvoyée devant une cour d’assises. Seules les évaluations psychiatriques, que les juges sont censés ordonner dans les prochaines semaines, s permettront de trancher au terme d’un débat qui risque de durer de longs mois.
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Révélations – Une secrétaire médicale agressée et frappée par Dahbia B. en 2019