Face aux appels à faire plus pour résoudre les crises mondiales, les dirigeants francophones du monde se sont réunis en Tunisie dimanche pour discuter de l’instabilité croissante et du mécontentement populaire en Afrique francophone.
Mais des tensions se sont glissées dans la conférence de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) elle-même lorsque le Premier ministre de la République démocratique du Congo, Jean-Michel Sama Lukonde, a refusé de poser pour une photo aux côtés de Paul Kagame, président du Rwanda.
La RDC accuse le Rwanda de soutenir les rebelles du M23 qui se sont emparés de pans entiers de territoire dans sa région orientale, déplaçant des dizaines de milliers de personnes et attisant les tensions régionales.
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La chef du bloc de 88 membres de l’OIF, Louise Mushikiwabo, qui a été réélue pour un second mandat dimanche, a déclaré que « toutes les zones de conflit ont fait l’objet de longs débats« . « L’OIF est une organisation qui peut soutenir et catalyser (les efforts) de médiation entre les parties en conflit« , a-t-elle déclaré.
De nombreux dirigeants africains ont exprimé leur consternation face à la réaction rapide de l’Occident à la guerre en Ukraine
L’organisation, dont le budget annuel est inférieur à 100 millions d’euros, a été accusée d’être « impuissante » face à des élections frauduleuses, des prises de pouvoir et des coups d’État dans plusieurs de ses États membres.
À la veille du sommet qui se tiendra sur l’île tunisienne de Djerba, Mme Mushikiwabo a déclaré que « la défiance que nous observons chez les jeunes d’Afrique francophone provient de la désillusion politique » et des frustrations liées à la vie quotidienne.
L’OIF, fondée en 1970, vise à promouvoir la langue française, à développer la coopération économique et à contribuer à la médiation des conflits internationaux.
De nombreux dirigeants africains ont exprimé leur consternation face à la réaction rapide de l’Occident à la guerre en Ukraine, contrairement aux conflits dans leurs propres pays.
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Le président français Emmanuel Macron a néanmoins déclaré qu' »une déclaration de tous les membres » avait énoncé « une position très claire sur la guerre lancée par la Russie en Ukraine« .
Un rôle diplomatique
Macron a également déclaré samedi que l’OIF devrait récupérer son rôle diplomatique, et Paris a ensuite annoncé qu’elle chercherait à prendre la présidence tournante de l’organisation à partir de 2024.
Le président sénégalais Macky Sall et le Premier ministre canadien Justin Trudeau figuraient également parmi les dirigeants participant à ce rassemblement de deux jours qui se termine dimanche.
La conférence de cette année est une aubaine diplomatique pour le président tunisien Kais Saied, dont le gouvernement fait l’objet de critiques internationales depuis qu’il a pris le pouvoir l’an dernier dans la seule démocratie issue des soulèvements du printemps arabe.
M. Trudeau a déclaré aux journalistes que le Canada était « préoccupé par la situation actuelle » en Tunisie, et a dit espérer que les élections de décembre, pour un parlement largement impuissant, conduiraient à « une démocratie en bonne santé« .
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