S’il y a bien quelque chose de positif dans la gouvernance de l’OM depuis la révolution des cyprès, c’est la volonté d’ouverture de son président de l’OM vis-à-vis de la presse, mais contrairement à certains de ses prédécesseurs cela ne semble pas motivé par un ego surdimensionné.
Chaque lundi, Laurent Landi, supporter du club phocéen, livre son point de vue pour News365 sur l’actualité, toujours bouillante, de son club chéri.
En effet, pour Pablo Longoria, la presse est un vecteur entre le club, sa politique sportive et ses supporters. Dans l’exercice de la conférence de presse, il n’a ainsi pas une seule fois laissé transpirer l’once d’un début de personal branding que nous avons bien trop connu dans les années 2010.
Un président qui affiche ses satisfactions
Longoria s’est d’abord montré réjoui du style donné à l’équipe avec l’arrivée d’Igor Tudor sur le banc olympien. Ainsi, tout le monde comprend notre identité de jeu et il est ainsi plus facile de s’identifier.
Sur le plan sportif, il a insisté sur la compétitivité de l’équipe dans pratiquement tous les matchs depuis le début de saison. Pour chaque équipe, il a été ainsi difficile de jouer contre l’OM et il en tire une certaine fierté.
Le président marseillais rappelle également que sur le plan des résultats, le club est exactement à l’objectif d’un tableau de marche à 2 points par match en moyenne, ce qui devrait permettre d’être sur le podium en fin de saison. De façon anecdotique, son intervention marque le retour de la moyenne anglaise, popularisée en France par Alain Perrin.
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Son principe repose sur le fait que pour un prétendant au podium il est normal de gagner à la maison et, pour arriver à une moyenne de 2 points par match, il faut remporter un point quand on joue à l’extérieur. La tendance est donc positive, mais il y a indiscutablement des points à améliorer puisque l’équipe n’est à cette heure pas sur le podium et que Lens et Rennes surperforment actuellement par rapport au tableau de marche théorique vers le podium.
Concernant la Ligue des Champions, Pablo Longoria a insisté sur le sentiment de fierté quant aux prestations de l’équipe et de l’image donnée. L’OM a été compétitif, mais il a aussi exprimé son relatif mécontentement de ne pas se qualifier pour les huitièmes de finale. Un premier bilan globalement positif donc pour le président.
À quel MercatOM s’attendre ?
Ce n’est pas un secret, l’OM négocie actuellement avec Flamengo pour un départ de Gerson. Pour Longoria le joueur brésilien n’est pas arrivé à s’adapter aux différents changements que l’arrivée de Tudor a provoqués. Il a envie de rentrer au Brésil et le club respecte cela. Mais si les négociations n’aboutissent pas d’ici la reprise de l’entraînement fin novembre, il devra réintégrer le groupe de Tudor.
Très justement, le président olympien a rappelé que le joueur a une valeur importante. La saison dernière, peu de joueurs en Europe ont, comme lui, eu des statistiques de buts et passes décisives à deux chiffres (11 buts et 10 passes décisives toutes compétitions confondues).
La blessure de Harit nécessite de se renforcer sur le plan offensif, d’autant plus si Gerson part également. À ce stade, Pablo Longoria n’a pas précisé le profil vers lequel se dirige en priorité les regards olympiens. D’après les dernières indiscrétions, il semble toutefois que les profils de Ruslan Malinovskyi et Marcus Thuram intéressent grandement les dirigeants marseillais.

Les deux joueurs ont des profils réellement différents et le montant de la cession éventuelle de Gerson, ou encore les plans de Tudor concernant Payet sont des paramètres qui seront sans nul doute décisifs dans les choix qui seront réalisés.
Il faut en outre tenir compte que, sans compétition européenne, les matchs ne se succèderont pas tous les 3 jours. Longoria pense donc qu’une réduction du groupe de joueurs est souhaitable en 2ème partie de saison. Quand on voit le peu de turnover de Tudor quand les matchs se succédaient tous les 3 jours, on ne peut qu’approuver cette volonté d’alléger un peu le groupe.
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Le président a ensuite évoqué la nécessité de mener une réflexion sur la gestion des joueurs qui constituent des actifs pour le club. Le club, pour assurer sa sécurité économique, doit créer de la valeur. Pour des joueurs en manque de temps de jeu comme Isaak Touré, la question de savoir comment augmenter sa valeur en deuxième partie de saison va donc se poser.
Luis Suarez, sur lequel l’OM a investi 10 M€ de transfert l’été dernier, souffre du retour compétitif de Bamba Dieng selon Longoria. Ce dernier gagne sa place dans la hiérarchie devant Suarez aux yeux du coach. Cela met en difficulté Suarez et donc l’investissement réalisé. Longoria ne l’a évidemment pas dit ouvertement, mais il transparaît de ses propos qu’une porte de sortie pour Suarez sera recherchée en janvier.
Dans ces conditions pourquoi ne pas rêver de se renforcer avec à la fois Thuram et Malinovskyi ?
Les gestions de Payet et de Dieng
Malgré les circonstances difficiles qu’ils connaissent depuis l’arrivée de Tudor, Payet et Dieng font un travail remarquable pour gagner leur place et Longoria insiste pour louer l’état d’esprit des deux joueurs et leur travail au quotidien. Le travail finit toujours par payer et c’est son message pour ces deux joueurs. En tant que président, il souligne qu’il est important pour lui de laisser l’entraîneur souverain dans ses choix et qu’il respecte ainsi les choix de Tudor.
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Personnellement, j’aurais apprécié, à ce moment-là, une relance d’un journaliste pour demander au président si Tudor était bien toujours si souverain dans ses choix, notamment concernant les joueurs qui ont confié leurs intérêts à la même société d’agents que Longoria.

Longoria impuissant sur la formation
Clairement, le président n’a pas éludé l’échec constitué par le centre de formation de l’OM. Il a reconnu qu’il n’est pas normal de ne pas avoir de joueurs issus de la formation dans l’équipe professionnelle. C’est en effet essentiel d’un point de vue économique, mais aussi et surtout pour que les supporters s’identifient encore plus à l’équipe.
Tout cela est très bien, mais Longoria n’a pas évoqué l’ombre d’une piste de solution dans ce domaine. Il a évoqué le problème de niveau, le vivier local mal exploité, mais au-delà du diagnostic, je n’ai pas vu le début d’un remède dans les propos du président. Peut-être serait-il intéressant d’avoir une interview ou une conférence de presse de Marco Otero, le directeur technique du centre de formation.
L’arlésienne de l’équilibre budgétaire
La non qualification en Ligue Europa oblige à faire entrer 5 M€ d’ici la fin de saison dans les caisses du club. Ce qui va impacter la balance du mercato d’hiver à venir.
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Du côté des partenariats, celui avec Cazoo prendra fin en juin 2023 en raison des difficultés propres à l’entreprise. Cela a constitué une opportunité de nouer un partenariat avec une institution locale, un géant du tissu économique territorial rayonnant dans le monde entier, la CMA-CGM.
Le partenariat avec l’armateur marseillais est beaucoup plus global que ce qu’a connu l’OM dans son histoire récente. De plus, la CMA-CGM développera avec l’OM pour des projets autour du football et de l’éducation.
“Pensez par vous-même. Soyez le joueur d’échec, pas le pion.” – Ralph Charell
Concernant la vente du club, Longoria affirme à nouveau que c’est un sujet qui n’est pas d’actualité et que la CMA-CGM est un excellent partenaire global pour l’OM sans qu’il ne soit envisagé rien de plus. Nous verrons bien. J’ai la faiblesse de penser que, de toute façon, même si McCourt était en train de vendre le club, Longoria n’aurait rien dit de différent.
Pablo Longoria nous fait alors un numéro qui ne trompe pas le professionnel de la communication que je suis. Ses propos reprennent les éléments de langage qui lui ont été servis lors du/des media training que lui ont concocté les équipes de McCourt, ou l’agence Image 7. Il déroule ainsi tout l’argumentaire délivré maintes fois déjà par McCourt et son fidèle toutou à lunettes de Harvard remettant en question le journalisme et la société moderne.
Il fait un lien entre les fausses informations, informations non vérifiées, ou rumeurs sur la vente de l’OM et aussi en période de mercato et les réseaux sociaux. Il fait remarquer qu’il suffit de lancer une information, même non vérifiée, pour qu’elle soit amplifiée par les réseaux sociaux et les journalistes.
Vouloir faire croire que les rumeurs, ou fausses informations, n’existent que depuis la popularisation d’internet et des réseaux sociaux, c’est un mensonge, une fausse information donc.
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Quelques exemples de l’Histoire : les massacres de septembre 1792 furent déclenchés par une fausse rumeur d’un complot des prisonniers, prêts à massacrer les patriotes à l’arrivée des Austro-Prussiens, qui serait imminente.
Marie-Antoinette accusée d’inceste à son procès, une diffamation héritée des « basses Lumières » ; l’antisémitisme, le militarisme et le conspirationnisme à l’origine de l’affaire Dreyfus qui est trufée de fake news ; les multiples annonces de la mort de Charles II ; la seconde guerre du golfe dont le déclenchement a été justifié par l’admistration George W. Bush par des mensonges…
Plus près de l’OM, ceux qui étaient nés lors de la coupe du monde 1990 en Italie se souviennent certainement que beaucoup de media ont annoncé la signature de Maradona à l’OM lorsqu’ils ont appris que Bernard Tapie allait donner une conférence de presse à Rome la veille de la finale de la coupe du monde. En réalité, le Boss annonçait qu’il se payait Adidas, bien loin de toutes les rumeurs.

Plus près de nous, au début des années 2000, alors qu’internet version modem avait largement pénétré les foyers français, mais que les réseaux sociaux se limitaient à des salons où chaque conversation commençait par un ASV, quel Marseillais n’avait pas une connaissance qui n’avait pas aperçu Mario Jardel au petit Nice sur la Corniche ? Tous les journaux ou sites web, y compris football365.fr, propriété du toutou à lunettes de Harvard, annonce que Mario Jardel est marseillais. Si les négociations étaient bien réelles, il ne portera jamais le maillot de l’OM.
Selon moi, cette tendance pour certains milliardaires de prendre le contrôle de ce qui peut ou ne peut pas être écrit ou dit sur internet, et donc aussi les réseaux sociaux, est très dangereuse.
C’est une forme d’autoritarisme, l’autoritarisme de l’argent. Ne nous leurrons pas, le rachat de Twitter par Elon Musk, soutenu par des fonds de pays où la liberté n’est pas une valeur supérieure à l’argent, mais aussi par Al-Walid ben Talal qui est le 2ème actionnaire du réseau social désormais, poursuit les mêmes objectifs du project Liberty de McCourt : choisir quelle vérité est bonne à dire ou écrire sur internet !
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Internet, le blogging, le microblogging qui est l’essence de Twitter, c’est le contraire du project Liberty, c’est le contraire de ce qu’est en train de faire Elon Musk. Laisser la parole s’exprimer sur internet, c’est s’exposer à ce que les fausses informations prolifèrent, c’est aussi permettre à des petits cons de harceler des adolescents, mais c’est aussi permettre la libération de la parole des femmes victimes d’abus ou de violences, c’est rapprocher les membres d’une communauté au-delà des continents, des océans, ou des différences, c’est exercer sa liberté de jugement sur ce qu’on lit, ou regarde, enfin c’est s’informer avec des sources multiples et variées.
JPP revient !
Le président de l’OM a officialisé l’arrivée de Papin, aka JPP, en tant que conseiller. JPP revient enfin chez lui ! Il est très important que d’anciens joueurs du club, si possible représentant son passé glorieux, soient impliqués dans le club pour son identité, la transmission de ses valeurs. Cela aurait dû être fait bien plus tôt lors de l’ère Robert Louis-Dreyfus mais pour différentes raisons sur lesquelles il est inutile de revenir, force est de constater que cela n’a pas été fait.
Pablo Longoria a en particulier évoqué la volonté du club d’inclure d’anciennes gloires de l’OM dans des projets liés à l’éducation dans le territoire local. J’espère vraiment que tout cela va aboutir sur des projets très concrets et que le nombre d’anciens joueurs de l’OM intégrés dans ces projets va rapidement se multiplier.
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