La quantité record de cocaïne que les autorités belges ont saisie à Anvers cette année a créé un retard important dans son élimination, suscitant des inquiétudes en matière de sécurité car des tonnes de cocaïne attendent toujours d’être incinérées.
Les douanes belges ont révélé qu’un seul raid effectué à la mi-octobre a permis de saisir plus de six tonnes de cocaïne dans le port belge, dans deux conteneurs d’expédition en provenance du Suriname.
Ce qui a été décrit comme « la montagne de cocaïne » par le procureur d’Anvers Franky De Keyser au début du mois d’octobre est désormais stocké dans des lieux non divulgués.
L’amoncellement a été causé par plusieurs confiscations importantes ces dernières semaines et par les limites du tonnage que les incinérateurs peuvent traiter en une seule fois, a déclaré lundi Francis Adyns, porte-parole du Service public fédéral Finances. « Le principal enjeu pour l’administration douanière est de détruire le plus rapidement possible toute la cocaïne« , a-t-il déclaré.
Le coût du prix dans la rue d’un gramme de cocaïne est d’environ 50 euros
« Si nous avons une énorme saisie de drogue, en termes de 5 à 8 tonnes, tout ne peut pas être immédiatement détruit en raison de la capacité des incinérateurs et en termes de restrictions environnementales sur la destruction de grandes quantités de drogue« , a précisé Adyns. « Mais entre-temps, des accords ont été passés avec les incinérateurs qui nous fourniront davantage de capacité pour les incinérer. »
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Les détails des plans d’incinération et le calendrier des incinérations sont gardés secrets par crainte que les organisations criminelles puissent désormais frapper à ces endroits pour tenter de récupérer une partie des stupéfiants saisis. « Nous avons affaire à beaucoup d’argent (en termes de valeur marchande)« , a déclaré M. Adyns.
« Le coût du prix dans la rue d’un gramme de cocaïne est d’environ 50 euros. On peut donc imaginer, si nous avons saisi quelques tonnes, quelle somme cela représente.«
« En raison de ces organisations qui n’ont pas peur d’utiliser la violence, comme nous l’avons vu aux Pays-Bas, et de la grande quantité d’argent qui est en jeu, on peut imaginer qu’il y a un énorme problème en ce qui concerne la sécurité (de l’opération et) de nos agents« , a-t-il expliqué.
Les saisies de cocaïne atteignent un nouveau record
La quantité de drogue saisie dans le port de marchandises d’Anvers est en augmentation depuis cinq ans et plus. Les autorités douanières ont donc décidé d’étendre leurs opérations, notamment en recrutant 100 nouveaux agents et en installant des scanners dans les terminaux portuaires afin d’inspecter sur place les conteneurs à risque.
Les syndicats du crime organisé ont réagi à l’augmentation du nombre de cargaisons de drogue interceptées en recourant à la violence et en tentant de terroriser même les plus hauts responsables du pays. En octobre, le ministre belge de la justice, Vincent Van Quickenborne, a été la cible d’un projet d’enlèvement déjoué, qui aurait été mis sur pied par un groupe criminel néerlandais.
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M. Van Quickenborne, qui a été placé sous protection policière renforcée, a qualifié ce projet de « narcoterrorisme« . En 2021, la Belgique a saisi un total de 89,5 tonnes de cocaïne à Anvers, soit une augmentation de 36 % par rapport à l’année précédente et un nouveau record absolu.
La barre des 100 tonnes sera dépassée d’ici la fin de l’année 2022
Le raid d’octobre sur une cargaison de cocaïne en provenance du Suriname est l’une des plus de 100 saisies de trafic à grande échelle réalisées dans le port depuis le début de l’année, totalisant quelque 71 tonnes de janvier à ce jour.
La Belgique a saisi tellement de cocaïne auprès de passeurs opérant via le port d'Anvers qu'elle a besoin de plus d'espace d'incinération pour la détruire, ont déclaré des responsables. pic.twitter.com/45W8kJqCbj
— david weber (@davidwe82686746) November 21, 2022
Avec d’autres saisies importantes réalisées ces dernières semaines, les autorités s’attendent à ce que la barre des 100 tonnes soit dépassée d’ici la fin de l’année 2022, ont rapporté les médias locaux.
En raison de sa taille et de la quantité de trafic qu’elle traite, Anvers a été utilisée comme principal point d’entrée de la cocaïne en Europe. Les contrebandiers ont exploité le fait que les fruits d’Amérique du Sud et des Caraïbes – des bananes aux ananas – sont expédiés vers le continent via son deuxième plus grand port, dissimulant souvent de la cocaïne dans la cargaison.
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