Nous nous sommes rendus plusieurs jours aux EAU et en Arabie Saoudite sur les traces du voyage de Frank McCourt dans la région. Plusieurs acteurs du dossier s’expriment maintenant ouvertement sur le processus de Vente de l’OM.
Par Kenza Saad et Clément Ripart
Après les nombreuses restructurations au sein des différents organigrammes des sociétés de Frank McCourt, ce dernier aurait validé la vente du club auprès de ses proches collaborateurs. Par ailleurs, l’Américain a dernièrement voyagé plusieurs jours en Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis. Quelles en sont les raisons ? Sont-elles liées à la vente du club ?
Nos journalistes, Kenza Saad et Clément Ripart ont décidé d’aller à la rencontre de différents acteurs basés au Moyen-Orient afin de recueillir de nouvelles informations sur ce dossier brûlant.
La parenthèse de la Coupe du Monde aura permis à Frank McCourt, à ses équipes et à son OM une certaine tranquillité médiatique.
Pendant que son président, Pablo Longoria, est parti en « prospection » à Doha afin de rencontrer de potentiels clubs acheteurs pour Bamba Dieng, mais aussi de réaliser un « marquage culotte » auprès des représentants de Marcus Thuram, Frank McCourt en a profité pour se rendre en Arabie Saoudite puis aux Emirats Arabes Unis.
« Frank McCourt envisage son avenir sans l’OM » – Un diplomate français à Riyad
Au menu de son voyage, plusieurs rencontres avec d’importants fonds d’investissements basés à Riyad, Dubai et Abu Dhabi.
«L’objet de nos rendez-vous n’avaient aucun rapport des près ou de loin avec la Vente de l’OM», nous rapporte un analyste francophone de l’un des fonds les plus importants des Emirats. «Nous avons surtout évoqué l’avenir et d’éventuels partenariats sur des investissements immobiliers au Moyen-Orient» ajoute-t-il.
> Lire aussi
Exclu Vente OM – « McCourt est prêt à vendre » affirme un potentiel acheteur recalé par l’américain
«L’Arabie Saoudite intéresse beaucoup d’investisseurs américains, et le Royaume mène beaucoup d’actions, notamment au travers du PIF, qui souhaite attirer des investisseurs internationaux pour le développement de la région Aseer» nous lance un diplomate américain basé à Abu Dhabi. «Il n’est donc pas étonnant que Frank McCourt fasse une tournée dans la région afin de prendre la mesure des opportunités» conclut-il.
Voilà donc que Frank McCourt s’intéresse à des projets de grandes envergures qui se présentent aussi bien en Arabie Saoudite (NEOM) qu’aux EAU, en perpétuel développement immobilier.
Un attelage mené par Riyad associé à CMA-CGM plus un autre partenaire – emirati, indien.
Le bostonien a aussi profité de son voyage pour rencontrer certaines personnalités françaises de Riyad. «Il a eu quelques rendez-vous avec des potentiels sponsors pour son projet Liberty» affirme Damien, un expatrié qui officie dans une société internationale dans l’industrie des médias.
Notre envoyée spéciale permanente au Moyen-Orient, Kenza Saad, a aussi rencontré plusieurs diplomates français. Ces derniers indiquent avoir «senti un homme sur le point de passer à une autre étape de sa vie professionnelle » affirmant que «McCourt est concentré sur son projet Liberty. Il en fait la promotion exclusive et n’évoque jamais l’Olympique de Marseille. L’ensemble de nos collaborateurs ont le sentiment que Frank McCourt envisage son avenir sans l’OM»
> Lire aussi
Exclu Vente OM – « Nous ne devrions plus attendre trop longtemps » affirme un ancien négociateur du dossier (ITV Vidéo)
En off, l’un des diplomates annonce clairement à notre journaliste «je sais que vous souhaitez que nous parlions de la Vente de l’OM. Nous avons certaines informations qui vont dans ce sens. L’Arabie saoudite va prendre le relai du Qatar dans le monde du sport, des investissements massifs sont en cours. »
« Est-ce qu’ils le feront à l’OM ? Peut-être … Seront-ils les seuls investisseurs ? Rien n’est moins sur. Les saoudiens peuvent investir avec des partenaires du type CMA-CGM, avec des partenaires commerciaux emirati, chinois, indiens. Mais pour le moment, rien n’est acté à 100%.»
« Ce qui se dit dans la région est qu’un consortium de plusieurs pays pourrait prendre le contrôle du club » – Adrian PwC
A Dubaï, notre journaliste Clément Ripart est allé à la rencontre de représentants de sociétés et de fonds plusieurs fois cités dans le dossier de la vente de l’OM.
Un homme d’affaires de premier plan, Khalid B.R., nous a reçus dans un luxueux bureau de la célèbre tour Burj Khalifa, qui domine la ville du haut de ses 828 mètres. Ce dernier a finalement accepté de nous recevoir après une année de contacts réguliers et infructueux.
Il nous explique que «notre fonds n’est pas engagé dans un quelquonque investissement à l’OM» avant d’ajouter «que cela ne veut pas dire que cela ne soit pas le cas d’autres emirati. Il n’y a pas de fumée sans feu, il y a des intérêts communs de plusieurs entités moyen orientales, mais cela ne concerne pas notre société».
> Lire aussi
Vente OM – « On m’a dit … », Daniel Riolo se mouille sur le rachat de l’Olympique de Marseille (VIDÉOS)
Adrian, un consultant de PwC, lui aussi basé à Dubaï nous détaille les raisons pour laquelle un consortium de plusieurs pays pourrait racheter l’OM. «Tout d’abord, l’Arabie Saoudite va concentrer ses investissements dans le football en Grande-Bretagne. Ils rêvent de Manchester United, et ils sont même prêts à revendre Newcastle pour pouvoir s’investir pleinement à United».
«Mais au sujet de l’OM, ce qui se dit dans la région est qu’un consortium de plusieurs pays pourrait prendre le contrôle du club. Chaque pays aurait des intérêts spécifiques à investir à Marseille. J’imagine donc un attelage mené par Riyad associé à CMA-CGM plus un autre partenaire – emirati ou indien. L’inde est très engagée au Moyen-Orient. L’Arabie Saoudite, n’a aucun intérêt à investir seule dans un club comme l’OM. Si ce n’est de faire plaisir à Emmanuel Macron».
Adrian a aussi sa vision très personnelle de la manière de négocier de Frank McCourt. «Les montants négocié ne sont pas en rapport avec la valeur réelle du club. Ils ne sont aussi pas en rapport avec les retombées internationales qui découleront de ce type d’investissement. Frank McCourt est très gourmand, mais il n’est pas loin d’atteindre ses objectifs».
Pour le consultant PwC, le dossier devrait avancer «à pas de géant après la Coupe du Monde. Si les informations connues se confirment, les choses devraient s’accélérer drastiquement au mois de janvier. Que ce soit pour le vendeur ou les acheteurs, ils arrivent tous à la fin du processus».