Les groupes qui négocient avec le gouvernement militaire exigent des pourparlers dans un pays neutre sous médiation internationale.
Une coalition de groupes armés du nord du Mali s’est retirée des pourparlers de paix de longue date basés sur l’accord d’Alger de 2015 en raison de ce qu’ils appellent un manque de volonté politique de la part du gouvernement militaire du pays.
La coalition, appelée Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD), a déclaré jeudi dans un communiqué qu’elle ne reviendrait à la table des négociations que si celles-ci se tenaient dans un pays neutre sous médiation internationale.
« La CSP-PSD regrette l’absence persistante de volonté politique des autorités de transition de mettre en œuvre [l’accord de paix]« , a-t-elle déclaré, ajoutant qu’elle allait « suspendre sa participation » aux pourparlers.
Il n’y a pas eu de commentaire immédiat de la part des autorités maliennes.
Cycle de violence
Cette annonce met en péril l’accord signé à Alger il y a plus de sept ans entre le gouvernement civil du pays d’Afrique de l’Ouest de l’époque et les groupes armés pour rétablir la paix dans le nord, après que les rebelles ont cherché à se détacher de la capitale Bamako en 2012.
Les rebelles ont été vaincus, mais le Mali a depuis sombré dans un cycle de violence au cours duquel des affiliés locaux d’Al-Qaïda et d’ISIL (ISIS) ont pris le contrôle de vastes régions, tuant des milliers de civils.
> Lire aussi
Condamnation du Rwanda par la France pour le soutien de Kigali aux M23
L’accord visait à décentraliser le Mali, à intégrer les anciens rebelles dans les forces armées et à soutenir l’économie du nord. Les progrès ont été lents – la décentralisation n’a pas eu lieu, et la violence constante a entravé les tentatives de désarmement et ravagé l’économie locale.
Le Mali a connu deux coups d’État militaires depuis août 2020. L’ancienne puissance coloniale, la France, qui a contribué à contenir les terroristes pendant une décennie, a retiré des milliers de soldats cette année après que le Mali se soit associé au contractant militaire russe le Groupe Wagner.
