Comme aimait à le dire un certain Hannibal Smith, les plans du colonel Tudor se sont déroulés sans accroc cette semaine encore. C’est une bonne habitude que Troyens et Lorientais n’ont pas réussi à contrecarrer pour le plus grand bonheur des supporters olympiens.
Après la signature en début de semaine du très attendu Ruslan Malinovskyi, l’OM se déplaçait en terre auboise mercredi pour défier l’ESTAC, celui de Troyes et non pas le quartier de Marseille, qui s’écrit l’Estaque d’ailleurs.
La minute « Grosses têtes »
Puisque j’évoque l’Estaque, je ne résiste pas à l’envie de remettre sur le devant de la scène cette courte blague : « Un Marseillais habite à l’Estaque. Il a envie de voyager et de voir Pékin. Il va à la gare et demande un billet pour Pékin. Le guichetier lui dit qu’il ne connaît pas et lui conseille d’aller à Paris et prendre son billet là-bas. A Paris, rebelote ! Il vaudrait mieux que vous alliez à Genève… Il fait ainsi plusieurs capitales et se retrouve enfin à Pékin. »
Déçu par son séjour, il décide de rentrer en France plus vite que prévu et se présente à la gare de Pékin. Il demande au guichetier :- Un billet pour l’Estaque svp ?
Le guichetier chinois lui répond alors : – « Pourriez-vous préciser svp, vous voulez un billet pour l’Estaque-Ville ou l’Estaque-Plage ?”
Puisque vous avez supporté cette formidable blague jusqu’au bout, je vous promets de me rattraper en vous contant aussi brièvement la légende de la création de ce quartier-village de Marseille lors du match retour.
La meilleure attaque, c’est la défense !
Mais revenons à nos moutons troyens. Troyes est certes dans la deuxième moitié du tableau. Toutefois, à domicile c’est une équipe difficile à battre puisque cela n’était arrivé qu’une seule fois en huit matchs. Mais cela c’était avant la réception de l’OM.
Désormais, l’ESTAC compte deux défaites dans son stade et celle acquise par les olympiens mercredi a été nette et sans bavure. Deux buts marqués dans les premières minutes de chaque mi-temps par Chancel Mbemba et Jordan Veretout et surtout une maîtrise technique, une puissance collective redoutables.
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A chaque sortie, le jeu produit par l’OM est de plus en plus flamboyant et au coup de sifflet final, la première chose à laquelle nous pensons est de savoir quand aura lieu le prochain spectacle des hommes de Tudor.
Le souci d’être toujours en mouvement dans une symphonie savamment coordonnée par leur entraîneur est un des aspects les plus marquants de cet OM. Cela conduit à des dépassements de fonction à la pelle, si bien que défenseurs, pistons et milieux défensifs se retrouvent bien souvent sur le tableau d’affichage dans la partie annonçant les buteurs.
Ainsi Chancel Mbemba se retrouve avec 4 buts marqués en Ligue 1 et Ligue des Champions à la mi-saison. Jordan Veretout en est lui désormais à trois, puisqu’il a eu l’excellente idée de récidiver samedi contre le FC Lorient au stade Vélodrome. Sead Kolašinac, lui aussi buteur contre Lorient, a déjà marqué 3 buts et il aurait pu être à 4 buts si sa tête contre Tottenham avait pu finir là où elle était destinée. N’oublions pas Nuno Tavares, sous prétexte qu’il achève sa suspension, avec ses 5 buts dans son style spectaculaire.

Lorient se déplaçait samedi au Stade Vélodrome avec un profil redouté par Igor Tudor. Le coach marseillais n’a en effet pas caché lors de la traditionnelle conférence de presse d’avant match que les qualités de contre-attaque et l’organisation des Merlus constituaient une menace sérieuse pour son équipe dans sa quête d’une 7ème victoire consécutive.
Cependant, même si Lorient a réussi à ouvrir le score,ce qui n’est pas rien contre l’OM cette saison, les marseillais ont su imposer leur jeu de fort belle manière. La domination olympienne a été sans partage dans le premier quart d’heure et Cergiz Ünder a marqué un but que Vito Mannone, le gardien de but lorientais, a arrêté à la 6ème minute. En fait, le match n’a été réellement équilibré que durant le 2ème quart d’heure où Lorient a su trouver des espaces en relançant dans le cœur du jeu pour lancer les contres dont il a le secret par Enzo Le Fée et ainsi desserrer l’étau marseillais.
C’est dans ce temps fort que les Merlus ont grillé la politesse aux marseillais avec un très beau but de son attaquant Terem Moffi qui a repris de volée un corner de Yoann Cathline. Ce but, loin de déstabiliser les joueurs de l’OM, va provoquer une intensification de la pression mise sur le but lorientais. L’OM donne le sentiment de s’appuyer sur des certitudes solides et les appliquent à merveille.
A savoir un jeu à deux touches de balle, du mouvement perpétuel pour 9 joueurs sur 11, le gardien et le défenseur central étant les seuls joueurs restant en place, et une envie féroce de finir chaque possession par un tir, un centre, un geste qui déséquilibre la défense adverse. Ce n’est donc que logique ensuite si l’OM revient au score 10 minutes après avoir concédé le score grâce à une tête de Kolašinac.
Mais là encore, il faut souligner que les choix et principes du coach marseillais sont validés. En effet, le centre d’Ünder est repris par Kolašinac en coupant la trajectoire au 1er poteau, alors que ce dernier est piston gauche. Sans les principes de jeu de Tudor, il n’y a aucune chance que le joueur bosnien se retrouve à cet endroit du terrain alors qu’il ne s’agit pas d’une phase arrêtée.
Autre point important à souligner, le choix de faire jouer Ünder piston droit, ce qui combiné aux montées incessantes de Mbemba, a obligé Cathline à évoluer beaucoup plus bas que d’habitude et à défendre plus que proposer.
« La simplicité est la sophistication suprême » – Léonard de Vinci
Parmi les sujets d’intérêt que je citais avant la reprise de la saison, je soulignais que j’avais hâte de voir les enseignements et ajustements réalisés par Igor Tudor suite à la période très compliquée qu’avait connu son équipe au mois d’octobre quand elle jouait tous les 3 jours, et notamment comment il allait résoudre l’isolement progressif d’Alexis Sanchez à la pointe de son attaque.
Depuis la reprise, la réponse imaginée par Tudor est inattendue mais elle saute aux yeux et elle se situe dans le mouvement perpétuel et la dépassement de fonction demandé à la quasi-totalité de l’équipe. Cela permet de voir régulièrement Mbemba, Kolašinac, Tavares, Veretout, ou Rongier aux côtés d’Alexis Sanchez, qui se retrouve donc beaucoup moins seul.
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Il y a aussi la confirmation d’une évolution entamée depuis fin octobre dans l’organisation du duo Veretout – Rongier qui était jusque-là trop gémellaire, si bien que nous les surnommions les Rongetout. En phase de possession, la différence dans les rôles et les zones d’expression préférentielles de Veretout et Rongier est désormais claire et les deux anciens Nantais s’en trouvent d’autant plus épanouis.
Ainsi, tout est fait de façon en apparence tellement simple que cela en révèle la qualité du travail réalisé par Tudor et son staff. C’est en substance ce qu’a dit Régis Le Bris, l’entraîneur de Lorient, après le match : « Je suis un amoureux du foot, donc voir la manière dont ils jouent, cette maîtrise technique, cette qualité individuelle, cette puissance, leur mobilité, la qualité à la finition, leur capacité à nous étouffer rapidement… Tout est bien fait, cette équipe travaille bien. Elle a des joueurs de qualité, un staff et un coach qui managent le tout avec beaucoup de précision. »
C’est ainsi qu’il n’est plus étonnant de voir à la 10ème minute Alexis Sanchez adresser un centre dans la surface lorientaise pour Mbemba au second poteau qui était accompagné par Guendouzi au point de pénalty et Kolašinac à l’autre poteau. De temps en temps, il arrive que les joueurs de l’OM se trouvent là où on les attend a priori. C’est le cas sur le magnifique but d’Alexis Sanchez sur un centre à ras de terre de Kolašinac.
La vitesse d’exécution d’El Niño Maravilla pour réaliser son contrôle orienté pied droit, se retourner et enchaîner une frappe surpuissante du pied gauche est tout simplement bluffante. Le Chilien marque son 6ème but en championnat à mi-saison en 16 matchs joués ce qui, ajouté aux 2 buts marqués en Ligue des Champions, finit d’achever la démonstration que Laure Boulleau est une escroquerie et que son avis n’intéresse que Hervé Mathoux.
Veretout complète le tableau d’affichage avec son deuxième but de la semaine alors qu’il a récupéré un centre de Mbemba repoussé tant bien que mal par la défense bretonne.
« Dites-vous que votre objectif est d’être deuxième et c’est exactement ce qui vous arrivera dans la vie » – John Fitzgerald Kennedy
Le rouleau compresseur marseillais fait désormais forte impression en Ligue 1 et beaucoup d’observateurs en Europe citent l’OM de Tudor comme l’une des équipes à voir chaque week-end pour prendre un maximum de plaisir aux côtés de l’Arsenal d’Arteta, le Brighton de De Zerbi, le Naples de Spalletti et le Lens de Haise !
Alors que l’on vient d’arriver à la mi-saison, quelles peuvent-être les ambitions de cet OM en championnat ? Pas de faux suspense, quand on est à ce moment de la saison à 2 et 5 points du 2ème et du 1er, que l’on a la 3ème meilleure attaque et la 3ème meilleure défense, que l’on reste sur 6 matchs de championnat victorieux, et que l’on est “libéré” de toute compétition européenne, on doit viser le titre de champion.
C’est en effet une excellente opportunité, tandis que Marseille réalise la meilleure performance de son immense histoire à la mi-saison avec 42 points inscrits. En effet, si l’OM mené par Rolland Courbis en 1998-1999 affichait 44 points après 19 journées, ce n’était déjà plus la mi-saison puisque la Ligue 1 ne comptait que 18 équipes et donc 34 journées au total.
De plus, l’OM a inscrit 39 buts, ce qui est en 19 journées son meilleur total depuis la saison 1971-1972 comme l’indique @DROlT_AU_BUT sur twitter. L’OM de Tudor incarne ainsi parfaitement la devise du club et va quoiqu’il arrive Droit au but !
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Avec un tel temps de passage, une telle qualité de jeu et une telle confiance acquise, je l’écris noir sur blanc. L’OM joue le titre de champion ! D’autant plus que l’OM est de loin l’équipe la plus performante depuis la reprise du championnat. Les Marseillais ont ainsi repris 4 points aux Lensois, 6 points aux Qataris tout comme aux Rennais en 4 matchs.
Quand on sait que le calendrier va s’alourdir dès le mois de février pour Qataris, Rennais et Monégasques, comment ne pas se dire que, sans être une évidence, ce titre est en ligne de mire 13 ans après ?! D’ailleurs, en tant que Marseillais, il est tout à fait naturel de considérer que le 13 est de bon présage ! L’entraîneur de Lorient, Régis Le Bris, fait lui-même de l’OM un candidat crédible dans son interview d’après-match : « À la fin, ça donne un niveau pour être troisième en Ligue 1 aujourd’hui. Et être tout à fait éligible d’aller chercher plus haut, c’est tout le mal que je leur souhaite. »
Pour la première fois depuis longtemps, Igor Tudor a ainsi permis à l’OM d’être légitime pour regarder devant lui les yeux dans les yeux en se disant qu’il pourrait bientôt plus n’y voir personne à regarder. Cette légitimité c’est sur le terrain qu’elle s’est acquise et qu’elle est remise sur le tapis à chaque match.
Mais elle est construite avec talent depuis 3 saisons maintenant par Pablo Longoria, architecte humain, car imparfait et non dénué d’erreurs, mais architecte de génie de cette équipe olympienne. Architecte de génie ! N’est-ce pas comme cela que l’on appelle souvent Léonard de Vinci cité plus haut ?!
Chaque lundi, Laurent Landi, supporter du club phocéen, livre son point de vue pour News365 sur l’actualité, toujours bouillante, de son club chéri.
Bravo Longoria tu nous fait revivre cette équipe de l om notre club de cœur à jamais merci
Bravo Longoria tu nous fait revivre cette équipe de l om notre club de cœur à jamais merci