Le président français réagit, après les annonces de départ présumé des troupes françaises du Burkina Faso sur demande du Capitaine Traoré.
Dans la soirée de samedi, l’Agence d’information burkinabè (AIB) a fait savoir que le gouvernement avait « acté » ce retrait des militaires français « de son territoire » sous un mois. Cela intervient alors que les manifestations populaires contre la présence militaire française se multiplient.
Le Président Emmanuel Macron a réagi depuis Paris, lors d’une conférence de presse organisée à l’occasion du 60e anniversaire du traité de réconciliation entre la France et l’Allemagne, aux annonces de l’Agence d’information du Burkina Faso.
En effet, selon l’AIB, le Burkina Faso a » pris acte du départ de l’armée française de son territoire « . L’agence de presse affirme que le gouvernement aurait dénoncé, la semaine dernière, la convention qui réglemente depuis 2018 la présence des troupes françaises sur le territoire.
Par conséquent, les 400 membres des forces spéciales de l’opération Sabre disposeraient d’un mois pour boucler leurs valises. Cependant, pour Emmanuel Macron, cette annonce nécessite une clarification de la part du capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition burkinabè.
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« J’attends que le président de transition Traoré puisse s’exprimer, parce que j’ai compris que les messages qui étaient sortis à ce stade relevaient d’une grande confusion, celui-ci étant en déplacement hors de la capitale. Donc, je pense qu’il faut garder beaucoup de prudence, et veiller à ce qui est une spécialité de certains dans la région, qui peuvent avoir partie liée au demeurant avec ce que nous vivons en Ukraine, à savoir [que] nos amis russes ne fassent pas de manipulation. Nous attendons des clarifications de la part de M. Traoré sur ce sujet. »
Les démonstrations de protestation contre la présence militaire française se sont largement multipliées à Ouagadougou depuis le putsch de septembre dernier. Début janvier, les autorités de transition ont exigé le départ de l’ambassadeur de France.
Avant que le chef de l’Etat ne s’exprime, le ministère français des Affaires étrangères a préféré ne pas réagir. Toujours est-il que, selon l’AFP, il existe une lettre dans laquelle le ministère des Affaires étrangères burkinabè « dénonce et met fin dans son intégralité à l’accord » du 17 décembre 2018 « relatif au statut des forces armées françaises. »
Toutefois, la source diplomatique burkinabè à la base de cette information n’est pas encore en mesure de confirmer à l’AFP que Paris a accusé réception de cette lettre.