Vendredi soir, les Marseillais recevaient Rennes en seizième de finale de la coupe de France. La nouvelle victoire obtenue face à une belle équipe rennaise permet à l’OM de continuer à ambitionner d’ajouter une ligne dans son palmarès dans cette compétition.
Voilà maintenant 34 ans que l’OM n’a pas remporté la coupe de France. C’est une énorme disette pour un club comme l’OM qui a remporté le trophée à 10 reprises et détient le record du nombre de finales avec 19 finales disputées.
L’héritage de JPP
Lors de sa dernière victoire en 1989, un homme a brillé particulièrement, au point de rester dans la mémoire collective des Français. Cet homme est Jean-Pierre Papin ! JPP a non seulement été le grand artisan de la victoire de l’OM en inscrivant un hat-trick lors des 47 premières minutes de jeu, mais il est aussi celui qui, alors qu’en capitaine il recevait la coupe du Président de la République, demanda l’autorisation à François Mitterrand de lui faire la bise, témoignant de la décontraction et l’insouciance qui habitait le buteur de l’OM.
Est-ce un signe ? JPP a rejoint l’OM cette saison en tant que conseiller du président Pablo Longoria. Dans ses mots lors de sa récente interview à La Provence, il démontre à la fois son intégration rapide dans la gouvernance du club olympien, mais aussi son influence à la fois sur les décisions en cours et à venir.
On l’a vu aussi être sur le terrain d’entraînement auprès du staff et des joueurs dès la reprise de la préparation en décembre. Revoir JPP avec le survêtement de l’OM, cela fait inévitablement remonter d’excellents souvenirs à la surface…et puis quel flow de revoir le blason du club sur le cœur de celui qui a le mieux incarné sa devise ces 50 dernières années !

Est-ce donc réellement un hasard de le voir de nouveau au club alors que l’OM fonce à chaque match droit au but au point de réaliser à mi-championnat son meilleur total de buts inscrits depuis 50 ans ?
En tout cas, l’esprit conquérant et le sens du but de JPP ne seront pas de trop dans notre quête de notre chère coupe de France. Et l’avenir nous dira si son retour au club était un signe ou simplement une coïncidence !
Une force collective tranquille !
Mais en attendant la remise de la coupe au stade de France, l’OM devait déjà se débarrasser du Stade Rennais. Pour ce faire, l’équipe conduite par Igor Tudor a démarré le match pied au plancher en harcelant systématiquement le porteur du ballon rennais. Si bien que dès la 2e minute, cet intense pressing marseillais troublait la relance de Majer offrant une énorme occasion à Alexis Sanchez qu’il ne parvenait pas à convertir en but.
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L’OM n’a pas relâché la pression un seul instant lors des 30 premières minutes, maintenant un rythme suffoquant, les courses à haute intensité se succédant, les appels dans le dos des défenseurs bretons se multipliant et les occasions de buts s’enchaînant sans succès malheureusement. Pourtant, Ruslan Malinovskyi a fait parler la poudre avec une frappe d’une puissance inouïe lorsqu’il a tiré un coup franc à quasiment 30 mètres du but breton.
Le gardien rennais Alemdar, largement battu, est sauvé par son poteau qui en tremble encore aujourd’hui. On a la sensation que s’il avait pu mettre sa main sur la trajectoire du ballon, celle-ci en aurait été arrachée.
« La difficulté n’est pas de comprendre les idées nouvelles, mais d’échapper aux idées anciennes » – John Maynard Keynes
Durant la première mi-temps, l’équipe de Tudor a donné la sensation d’être un véritable rouleau compresseur. Ce fut encore plus marquant durant la première demi-heure. Les mouvements étaient incessants que ce soit dans les phases avec ou sans ballon.
Les compensations systématiques sont si mécaniquement huilées qu’elles permettent une désorganisation coordonnée illisible pour l’adversaire, semant le trouble jusqu’à sa désorganisation par une sorte de déséquilibre contrôlé. Tout le génie de l’organisation mise en place par Igor Tudor est là ! C’est remarquable et novateur !
Comme souvent, ce sont les coachs des équipes adverses qui décrivent le mieux les difficultés que leur pose l’équipe marseillaise. Bruno Génésio en a parlé ainsi vendredi vers 23h30 : « Ce que je regrette, c’est qu’on a manqué de calme quand on a récupéré des ballons, même si l’OM est une équipe qui t’oblige à jouer vite par son pressing. […] Il fallait être efficace, chirurgical, et eux ont réussi à le faire. Ils dégagent beaucoup de puissance, une impression de rouleau compresseur »
« Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté. » Winston Churchill
Malgré sa nette domination, l’équipe marseillaise n’a pas réussi à ouvrir le score en 1ère mi-temps. Elle a donc redémarré la deuxième mi-temps avec les mêmes intentions, mais les Rennais ont cette fois pu desserrer l’étau et prendre le temps nécessaire à l’organisation d’une relance propre.
Ainsi, les Bretons sont en plein temps fort lorsque Jordan Veretout place une accélération foudroyante sur le côté droit de l’attaque olympienne avant d’effectuer un centre en direction du point de penalty que reprend victorieusement Guendouzi ! Un contre imparable que n’arriveront pas à remonter les Rennais. C’est donc dans le moment du match où l’OM paraissait le plus en difficulté que l’équipe a saisi l’opportunité qui s’est avérée victorieuse. Winston Churchill aurait apprécié.
Un neuf à la suite dans le viseur
Samedi prochain, les olympiens recevront l’AS Monaco au stade Vélodrome avec pour objectif de décrocher une neuvième victoire consécutive. Ce sera la première journée de la phase retour et c’est déjà un défi de taille puisque Monaco est redoutable à l’extérieur depuis le début de saison.
En effet, les Monégasques affichent exactement le même bilan que l’OM loin de chez eux avec 20 points en 9 matchs. Le week-end prochain, il s’agira donc d’infliger aux joueurs du Rocher leur 2ème défaite à l’extérieur pour continuer à foncer sur l’autoroute de la lutte pour le titre. C’est dire la complexité de la tâche qui attend les joueurs bleus et blancs.
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Mais l’équipe de Tudor peut compter sur certains atouts importants. En premier lieu, l’OM vient d’égaler contre Rennes son record de huit victoires consécutives toutes compétitions confondues dans l’histoire professionnelle du club depuis 1932. La dernière fois que le club phocéen avait réussi cet enchaînement victorieux c’était au début de l’ère Bielsa d’août à octobre 2014. La confiance habite donc les olympiens avant d’aborder ce match important.
Ensuite, l’OM a pris un ascendant psychologique lors du fabuleux match aller à Monaco qui fut le dernier match de championnat avant la coupe du monde. Lors de cette victoire 3 buts à 2 sur le Rocher, les Marseillais avaient su lutter contre les éléments, à savoir un arbitrage scandaleux et la grave blessure de Harit, pour renverser le score dans les dernières minutes, habités par un supplément d’Amine, grâce à 2 buts de Veretout et Kolašinac sur 2 passes de Payet.
Par ailleurs, même en considérant l’absence de Harit, en convalescence donc, et de Bailly suspendu, l’effectif de l’OM est plus riche que lors de ce match du 12 novembre dernier. En effet, Malinovski a rejoint l’équipe de Tudor et son intégration semble progresser à grands pas, ce qui permet avec le retour en très grande forme de Cergiz Ünder de multiplier les options dans l’organisation que va concocter Igor Tudor.
Faire jouer Ünder piston droit, au moins sur la première partie du match, Jonathan Clauss revenant de blessure, ou bien le faire jouer plus haut à côté d’Alexis Sanchez ou au poste de milieu offensif gauche… Maintenir Guendouzi milieu offensif gauche… ou encore titulariser Payet qui avait mis au supplice la défense monégasque en novembre. De beaux choix à faire pour Igor Tudor qui n’avait pas eu souvent le luxe de se poser tant de questions jusqu’ici.
Enfin, et ce n’est pas le plus négligeable, l’OM sera encore soutenu par un stade Vélodrome comble et chaud bouillant. Ce n’est pas parce que c’est habituel qu’il faut trouver cela banal ! Cela démontre encore une fois la ferveur du public marseillais, mais la constance de ce soutien à guichets fermés témoigne également de la foi des supporters en cette équipe mise en place par Igor Tudor, Pablo Longoria et Javier Ribalta.
Il faut aussi souligner dans la persistance des excellentes affluences depuis quasiment un an, le bon travail du club dans la politique tarifaire et la gestion dynamique et moderne de la billetterie.
Comme le dit Bruno Génésio, l’OM donne l’impression d’être un rouleau compresseur sur le terrain. C’est aussi le cas en dehors du terrain où le club progresse sur des aspects essentiels pour ses ressources. En fait, il n’y a guère que dans le formation que le club marseillais n’arrive pour l’heure pas à progresser.
Mais connaissant Longoria, il ne m’étonnerait pas qu’il prépare quelque chose peut-être avec l’aide d’anciens joueurs du club dont l’expertise n’a pas été assez prise en compte depuis les 25 dernières années. Affaire à suivre donc…
Chaque lundi, Laurent Landi, supporter du club phocéen, livre son point de vue pour News365 sur l’actualité, toujours bouillante, de son club chéri.