Cette décision intervient après que les dirigeants militaires du pays sahélien ont exigé que Paris retire ses forces.
La France retirera ses troupes du Burkina Faso dans un délai d’un mois après que les dirigeants militaires de ce pays d’Afrique de l’Ouest lui ont demandé de partir, a déclaré le ministère français des affaires étrangères, ce qui réduira encore sa présence dans une région confrontée à la violence croissante des groupes terroristes.
Dans un communiqué publié mercredi, le ministère français a déclaré avoir reçu la veille la notification de la résiliation d’un accord de 2018 sur le statut des troupes françaises dans le pays.
« Conformément aux termes de l’accord, la dénonciation prend effet un mois après la réception de la notification écrite. Nous respecterons les termes de cet accord en nous conformant à cette demande.«
La France conserve quelque 200 à 400 forces spéciales dans son ancienne colonie. Lundi, Ouagadougou a déclaré qu’elle avait décidé de mettre fin à un accord militaire qui permettait aux troupes françaises de combattre des groupes terroristes sur son territoire, car le gouvernement souhaite que le pays se défende lui-même.
La télévision nationale du Burkina Faso (RTB) a rapporté samedi que le gouvernement avait suspendu le 18 janvier un accord militaire de 2018 avec Paris, donnant à la France un mois pour retirer ses troupes.
Un tiers du pays sous contrôle des terroristes
Les protestations contre la présence militaire française ont explosé au Burkina Faso, en partie liées aux perceptions selon lesquelles la France n’a pas fait assez pour lutter contre la violence qui s’est propagée ces dernières années depuis le Mali voisin, dont les dirigeants militaires ont demandé aux forces françaises de partir l’année dernière et ont déployé les mercenaires russes du Groupe Wagner à la place.
Le Burkina Faso est l’un des pays les plus pauvres et les plus instables d’Afrique. Des milliers de soldats, de policiers et de civils ont été tués et environ deux millions de personnes ont fui leurs foyers depuis que des terroristes liés à Al-Qaïda et à ISIL (ISIS) ont lancé une campagne de violence depuis le Mali voisin en 2015.
Plus d’un tiers du pays échappe au contrôle du gouvernement, et la frustration au sein de l’armée face au bilan croissant a déclenché deux coups d’État l’année dernière.
Des sources françaises de la défense et de la diplomatie ont déclaré que les forces spéciales pourraient être déplacées au Niger, où un important contingent de forces françaises et européennes est maintenant basé. Paris dispose également d’une importante présence militaire au Tchad.