Des informations publiées sur le très sérieux site Politico signalent la possibilité « d’ingérence par un État étranger ».
Selon Politico, la chaîne d’information française BFM TV a lancé une enquête sur des contenus diffusés sans contrôles éditoriaux adéquats, conduisant à des soupçons d’ingérence intentionnelle d’un pays étranger.
Une douzaine de contenus suspects ont été identifiés. Selon une source familière avec l’enquête, la direction soupçonne également l’influence d’États étrangers.
Au moins un contenu concerne le Maroc, affirme Politico citant plusieurs sources internes à la rédaction de BFMTV.
Des séquences vidéo et des commentaires qui n’ont pas été soumis par les canaux de validation habituels ont été diffusés pendant un programme d’information nocturne, présenté par Rachid M’Barki, l’un des historiques de la rédaction, a annoncé la chaîne jeudi après que Politico ait révélé l’histoire.
La direction de la chaîne soupçonne qu’il s’agit du résultat d’une intervention extérieure, dont l’origine reste floue.
« Je n’exclus rien, peut-être que j’ai été piégé, je n’ai pas eu l’impression de l’être ou de participer à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait » – Rachid M’Barki
« Une enquête interne a été ouverte il y a deux semaines suite à des informations reçues concernant un journaliste de notre chaîne« , a déclaré Hervé Beroud, responsable de l’information d’Altice Media, le groupe de médias propriétaire de BFM TV. « Ce journaliste est en arrêt de travail depuis le début de cette enquête et pour la durée de celle-ci. BFM est probablement une victime dans cette affaire et nous ne pouvons tolérer aucune suspicion sur le travail de l’ensemble de notre rédaction et de nos 300 journalistes. »
De son coté, Rachid M’Barki a déclaré avoir « utilisé des informations qu’il a reçues de sources » et qu' »elles n’ont pas forcément suivi le processus éditorial habituel. » Mais le journaliste a nié toute faute intentionnelle : « Elles étaient toutes réelles et vérifiées. Je fais mon travail (…) Je n’exclus rien, peut-être que j’ai été piégé, je n’ai pas eu l’impression de l’être ou de participer à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait« , a-t-il déclaré.
Cette affaire soulève de nombreuses questions sur le traitement de l’information par les grands et petits médias – comme le nôtre. Lorsqu’une chaîne de télévision relaie une information, il existe des processus de validation internes à la rédaction.
Le journaliste doit faire valider son » papier » par son rédacteur en chef, qui en réfère à son tour au chef d’édition. C’est une chaîne de commandement commune à toutes les rédactions.
Si BFM TV a commis une faute, il sera de leur ressort de la réparer. Mais nous en serions, nous téléspectateurs, les premières victimes – et nous journalistes, des victimes collatérales.
A quelques reprises, nous avons traité des informations diffusées sur BFM TV comme provenant d’autres sources sérieuses et reconnues telles que France Info, Le Parisien, CNews, RFI, L’Equipe et bien d’autres médias grand public. Mais toujours, nous avons pris le temps de réaliser nos enquêtes, recherches d’informations complémentaires et « fact checking » avant de publier nos articles, comme l’exige la déontologie journalistique.