Le 6 avril, une conférence a été organisée dans les salons du Sénat. Le thème ? Le wokisme, un terme américain qui a fait une entrée percutante en France ces dernières années.
Si le sujet avait déjà été évoqué dans les allées du Sénat, c’est la première fois qu’il a été longuement développé et étudié. Le terme « woke » vient de l’anglais « to be woke« , qui signifie « être conscient » ou « éveillé » à des problématiques sociales et politiques (inégalités raciales, de genre, d’orientation sexuelle, de religion et autres formes d’oppression systémique).
Cette idéologie considère que la société est structurée de manière inégalitaire et oppressive, et que les individus doivent prendre conscience de leur rôle dans la perpétuation de ces inégalités pour les déconstruire.
Le wokisme touche de plus en plus de points de la société française
C’est le conseiller du Premier Ministre, M. Ancel, qui s’est chargé de cette mission explicative. Selon lui, le wokisme est un mouvement différent du progressisme, puisqu’il relève de la pensée politique.
Pourtant, il est difficile de comprendre ce qu’il vient faire en France, étant donné que le pays n’a pas connu toutes les conséquences de l’esclavagisme. Pour M. Ancel, le wokisme reste un mouvement purement américain.
Pourtant, le wokisme touche de plus en plus de points de la société française, notamment les universités. Mais pas seulement. Il est également présent dans le monde de l’entreprise, comme en témoigne l’exemple de Disney.
Depuis près d’un siècle, la Walt Disney Company est le premier producteur de films familiaux. Ses productions, qui ont captivé des générations d’enfants et de parents, sont basées sur les contes de fées classiques de la culture blanche européenne et souvent française, tels que Cendrillon, La Belle au bois dormant, La Belle et la Bête ou encore les Aristochats.
Chez Disney, une partie du personnel s’insurge contre cette exploitation de la culture blanche européenne
Ces films ont non seulement fait la fortune de Disney lors de leur sortie, mais continuent d’être une source de revenus sur les plateformes de la compagnie, ses ventes et ses parcs à thème.
Pourtant, au sein même de Disney, une partie du personnel s’insurge contre cette exploitation de la culture blanche européenne, considérée comme méprisante envers les minorités. Disney est devenu un véritable incubateur de l’idéologie woke, affirmant de plus en plus les dogmes historiques d’extrême gauche selon lesquels tous les Blancs d’aujourd’hui sont des oppresseurs et tous les Noirs d’aujourd’hui en sont victimes.
L’idéologie woke peut prendre différentes formes, telles que l’intersectionnalité, le féminisme intersectionnel, le queer ou le transféminisme. Elle peut être critiquée pour son manque de nuance dans la lecture des problématiques sociales et pour sa tendance à réduire les individus à leur appartenance à un groupe.
Et la conférence du Sénat sur le wokisme a permis à une vingtaine d’élus de tout bord politique de venir écouter un expert expliquer les tenants et les aboutissants de ce mouvement. Cette initiative a ainsi permis de mieux comprendre un phénomène qui divise de plus en plus la société française.